. ACF : Bougherra et la malédiction des tirs au but ! (envoyé spécial à Doha) | Foot Afrique
Les infosQatar-Monde

ACF : Bougherra et la malédiction des tirs au but ! (envoyé spécial à Doha)

MOHAMED MALIK

Jamais deux sans trois, dit-on. Le sélectionneur national des A’, Madjid Bougherra a vécu vendredi soir au stade Al-Bayt, à Doha, sa troisième séance fatidique des tirs au but dans sa jeune carrière d’entraîneur.

Lors de la conférence de presse qui a suivi l’élimination de l’équipe nationale A’ en quart de finale de la Coupe Arabe des nations de la FIFA – Qatar 2025 face aux Emirats arabes unis (1 – 1, 6 à 7), le coach Madjid Bougherra a saisi l’opportunité de glisser une stat et un constat implacable : il n’a jamais perdu le moindre match officiel dans le temps réglementaire depuis son arrivée en avril 2021 et n’a dû ses échecs qu’à la séance fatidique des tirs au but ! En effet, depuis son sacre le 18 décembre 2021 en Coupe Arabe, sous l’égide de la FIFA, Madjid Bougherra a raté trois objectifs d’affilée dans la série des penalties.

A commencer par la finale du Championnat d’Afrique des nations (CHAN) 2022 le 4 février 2023 au stade Nelson-Mandela de Baraki, à Alger, face au Sénégal (0 – 0, 5 – 4) et ce fameux essai complètement raté d’Aymen Mahious qui avait le trophée au bout du pied, avant qu’Ahmed Kendouci ne rate le sien dans la deuxième série.

Objectifs ambitieux

Presque deux ans après, Madjid Bougherra est rappelé en décembre 2024 pour reprendre en main cette sélection dont il connaît la façon de la manager, malgré tous les éléments endogènes et exogènes qui la caractérisent. Etant la deuxième sélection du pays, celle-ci est devenue hybride selon les circonstances et par manque d’une réelle stratégie assignée. Deux objectifs sont sur son calepin, sans que la Fédération algérienne de football ne lui précise dans son contrat les contours, les missions et le mode opératoire. Il y avait le CHAN-2024, où il fallait faire mieux qu’une finale, et la Coupe Arabe de la FIFA – Qatar 2025, pour tout simplement préserver le titre gagné quatre ans auparavant. Et c’est là, le nœud de la problématique : quelle équipe nationale fallait-il monter pour ces deux compétitions ?

Un été pourri pour Bougherra

Si pour le sacre de 2021, Bougherra avait bénéficié de 12 joueurs de la sélection A qui ont pris part trois semaines après à la CAN-2022 au Cameroun, avec les conséquences et les résultats que l’on connaît, pour 2025, l’équation a changé. Après une qualification plutôt sans problème face à la Gambie en aller-retour d’un barrage supplémentaire mis en place par la CAF en avril-mai (0 – 0 et 3 – 0), les problèmes de Bougherra vont commencer par la suite. D’abord, pour le CHAN, disputé en plein été (août 2025) en Ouganda, Tanzanie et Kenya, Bougherra a dû piocher dans les joueurs du championnat national, eux même sortis d’une très longue saison (terminée le 21 juin pour le championnat et le 5 juillet pour la finale de la Coupe) et n’ayant pas fait la préparation adéquate.

Trois échecs

Résultat : l’Algérie est éliminée en quart de finale par le Soudan aux tirs au but (1 – 1, 2 à 4), et Bougherra subissant les pires critiques depuis son retour à la tête de la sélection, dont certains joueurs paieront par la suite les effets de cette compétition et d’une préparation d’intersaison perturbée. Le même Bougherra fait l’impasse sur le mois de septembre et reprend l’équipe en octobre, avec un stage durant la fenêtre FIFA et deux matchs au programme contre la Palestine. Si pour le premier match, le résultat est encourageant (3 – 0), le second, lui, est un signe d’inquiétude (0 – 1), avec un effectif chamboulé par rapport au CHAN suite au départ de certains joueurs, la méforme ou la blessure d’autres.

Des choix à discuter

Vint le mois de novembre, et ce dernier stage en Egypte où l’effectif a encore bougé où sur les 23 joueurs retenus pour l’Arab Cup, 9 évoluent dans le championnat national de Ligue 1, notamment au poste de gardien de but (2), en défense (6 joueurs) et un milieu de terrain. Par ailleurs, six joueurs sont des rescapés de l’épopée de 2021, en l’occurrence le défenseur Abdelkader Bedrane, les milieux de terrain Houssem Mrezigue, Zakaria Draoui et Sofiane Bendebka ainsi que les attaquants Yacine Brahimi et Amir Sayoud. A ceux-là, viennent s’ajouter des noms comme Yassine Benzia, Adam Ounas et Islam Slimani, qui, finalement n’apporteront pas la plus-value escomptée. Les bonnes notes sont plutôt enregistrées par d’autres joueurs, comme la révélation du tournoi, le défenseur Achraf Abada, ou bien les attaquants prometteurs Adil Boulbina et Redouane Berkane.

La Coupe Arabe marque la fin d’une époque

Malgré un début difficile et intrigant face au Soudan (0 – 0), que la plupart ont expliqué par l’expulsion d’Adam Ounas en fin de première mi-temps, les victoires contre le Bahreïn (5 – 1) et l’Irak (2 – 0), ont redonné espoir aux plus sceptiques. Cependant, la durée de péremption d’une équipe montée en un laps de temps, ne pouvait aller au-delà de ce quart de finale face aux Emirats arabes unis (1 – 1, 6 à 7) où les hommes de Bougherra sont vite retombés dans leurs travers, se laissant déjouer par un adversaire, certes bien organisé tactiquement, mais loin d’être une grosse cylindrée. L’Algérie, invaincue en phase de groupes de la Coupe arabe de la FIFA depuis 2021, a dû, encore une fois sous la conduite de Madjid Bougherra, s’incliner aux … penalties !

Encore une histoire de penalties

Cette fois, c’est le latéral du CR Belouizdad Naoufel Khacef qui rate son essai, tout comme Mehdi Merghem et Zakaria Draoui lors du CHAN, obligeant l’Algérie de quitter prématurément le tournoi qu’elle a gagné en 2021. Leur quête de prétendre à un second sacre attendra quatre encore, lors de l’édition de 2029 qui aura lieu une nouvelle fois au Qatar. D’ici là, beaucoup d’eau aura coulé sous les ponts du football algérien qui n’arrive plus à s’imposer après la période faste 2019-2022, durant laquelle il a décroché trois trophées, qu’en déplaise aux détracteurs de tout bord. Quant à Madjid Bougherra, sa page devrait être tournée avec la Coupe Arabe 2025 comme il l’a annoncé lui-même en conférence d’après-match face aux Emirats, en attendant que toute la lumière soit faite sur l’avenir de cette sélection A’ dont l’échéance prochaine n’est autre que le CHAN-2026 dont la préparation commence demain.

-MOHAMED MALIK

Bouton retour en haut de la page

Adblock détecté

S'il vous plaît envisager de nous soutenir en désactivant votre bloqueur de publicité