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AFC : Un Soudan soudé par la guerre

LAFORDASSE

Il y a à peine deux mois, le Soudan réalisait l’exploit de décrocher une qualification pour la prochaine CAN – Maroc 2025, en devançant le Ghana, et en disputant tous ses matchs à domicile en … déplacement ! Une qualification qui s’est construite dans la douleur et l’exil, comme l’a si bien rappelé son sélectionneur, le Ghanéen James Kwesi Appiah.

Ce dernier était également présent sur le banc, le mois d’août lors du Championnat d’Afrique des nations (CHAN) – 2024 qui s’est déroulé en Tanzanie, Ouganda et Kenya. Là aussi, les Crocodiles du Nil avaient atteint le dernier carré après avoir écarté l’Algérie A’ de Madjid Bougherra en quart de finale (1 – 1, 4 – 2). Les deux équipes vont se retrouver de nouveau en ouverture du groupe D, ce mercredi avec des configurations différentes et dans une conjoncture très particulière pour le Soudan qui vit l’une de ses périodes les plus critiques.

Et le destin ne s’arrête pas là, puisque ce même Soudan sera l’adversaire des Verts de Vladimir Petkovic le 24 de ce mois lors du premier match de la CAN-2025, avec l’ambition affichée de rivaliser, et non pas participer comme le souligne Appiah à chacune de ses interventions. C’est donc avec cet état d’esprit nourrit par
un nationalisme exacerbé et cette grinta particulière que le Soudan veut se faire entendre, surtout devant l’Algérie qui, elle aussi, a vécu par le passé les affres de la guerre de Libération au point de dépêcher la glorieuse équipe du Front de libération nationale (FLN) pour faire porter très haut la voix du pays combattant.

Evidemment, les contextes ne sont pas les mêmes, mais l’instabilité politique et les conflits armés que traverse le Soudan ont impacté le football dont le championnat s’est arrêté depuis 2023, obligeant les quelques grands clubs à évoluer à l’étranger, à l’image d’Al Hillal et Al Merreikh qui ont retrouvé refuge dans d’autres championnats comme la Mauritanie puis le Rwanda.

Malgré cela, le peuple soudanais demeure soudé derrière son équipe, comme en témoigne le match-barrage intercontinental face au Liban (2 – 1), à Doha, où ils étaient plus de 20 000 supporters venus apporter leur soutien à la sélection nationale de ce pays meurtri. Du coup, le défi de cette équipe dépassera le simple rectangle vert, comme nous l’avons ressenti chez les confrères de la presse soudanaise, estimant que la Coupe arabe sera une opportunité pour renforcer les liens de la population et d’entretenir l’espoir de retrouver la paix et la stabilité.

Le coach Appiah l’a en tous les cas bien compris et travaille énormément sur cet aspect motivant, sans dépasser la dose prescrite car les footballeurs restent des sportifs et porteurs de nobles vertus, mais pas des soldats ou des politiciens, même s’ils sentent une grande responsabilité sur les épaules et le devoir d’honorer la nation durant les temps difficiles.

– LAFORDASSE

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