ALG : Belaïli, ambitions, regrets et vérités
Publiée vendredi sur La Surface mais vraisemblablement enregistrée avant sa blessure aux ligaments, la longue interview de Youcef Belaïli avec la chaîne YouTube offre un rare mélange de confidences, de nostalgie et de franchise.
L’ailier de l’Espérance Tunis, aujourd’hui éloigné des terrains, y déroule sans filtre les moments qui ont façonné sa carrière. L’entretien s’ouvre sur son rapport à la sélection algérienne, et la qualification au mondial. Une compétition dont il ne savait pas encore, qui lui serait difficile d’y participer. «C’est quelque chose de très bien. On est heureux pour notre peuple, surtout après notre non-qualification face au Cameroun». En évoquant la CAN, Belaïli se montrait serein et ambitieux : « On prépare bien, on veut entrer dans la compétition avec sérieux. »
Une enfance déjà tournée vers le ballon
Bien avant d’évoquer ses clubs ou ses modèles, l’Oranais replonge dans ses jeunes années. Il raconte ce gamin obsédé par le football, dormant parfois avec son ballon et ses chaussures. «À 7h, j’étais prêt pour l’entraînement». Un récit qui dévoile la passion brute du futur international. Il glisse ensuite un mot sur ses premières inspirations, Rolando notamment, et rappelle son attachement viscéral au MCO. «C’est l’équipe de mon cœur».
Entre douleur et gloire : les émotions de 2019
L’un des moments les plus marquants de sa carrière reste sans doute la CAN 2019. Belaïli le reconnaît sans détour. «Le match le plus dur ? La Côte d’Ivoire. J’ai raté le penalty… C’était difficile». Mais la joie l’a rapidement remplacé. «Gagner 20 ans après, c’était quelque chose de grand». Son duo naturel avec Baghdad Bounedjah surgit dans la foulée. «On se connaît depuis tout jeune. Sur le terrain, c’était naturel».
Tunisie, EST et Ligue des champions
Ce n’est qu’après ces souvenirs qu’il évoque son présent en Tunisie, où il se dit «très bien», presque chez lui. «Par la grâce de Dieu, les supporters m’aiment beaucoup ici. C’est comme mon deuxième pays». L’Espérance, pour lui, n’est pas un club comme les autres. «Depuis que je suis là, on joue pour les titres… Incha-Allah, on fera quelque chose en Ligue des champions».
Ajaccio, un épisode encore douloureux
L’entretien prend un tournant plus amer lorsqu’on lui demande ce qu’il s’est réellement passé à Ajaccio. Belaïli est direct. «J’ai été trahi par mon agent. J’ai confiance en la justice. Toute la vérité sera découverte InchaAllah». Il n’en dit pas plus, laissant entendre que le dossier suit son cours.
Ses gestes, sa vision
Quand on lui demande son plus beau but, il répond du tac au tac : celui inscrit contre le Maroc, pensé et anticipé avant même le dégagement de Mbolhi. Un but inscrit en Coupe arabe, où il a assumé un rôle de leader. «Je connaissais les jeunes, je savais comment les gérer». Un propos synthétise parfaitement l’ailier virevoltant de l’Espérance de Tunis. L’intervieweur lui demande le défenseur le plus dur qu’il a affronté, en mettant en relief la réponse devenue virale de son coéquipier en sélection, Islam Slimani, qui déclara que pour lui c’était le capitaine de Liverpool, Virgil Van Dijk. L’enfant d’Oran répondra plein de malice, d’assurance et d’humour : «En un contre un, je peux passer tous les défenseurs, je peux passer n’importe quel défenseur».
-BADYS BOUFAROUA






























