
Le football algérien commence à marquer sa présence sur la scène internationale. En plus des performances sportives, on peut aussi parler de sa contribution au marché mondial des transferts. Selon un rapport publié par l’Observatoire du football (CIES), l’Algérie figure à la 43e place mondiale dans la liste des 50 pays ayant généré le plus de revenus grâce à la vente de joueurs issus de leurs clubs locaux au cours de la dernière décennie.
Le Paradou AC, à travers son académie, constitue une véritable locomotive et forme le moteur principal des revenus du football algérien. Le CIES souligne que la tranche d’âge des 21 à 23 ans représente la principale source de revenus pour les clubs algériens. Cela traduit la réussite des structures de formation dans la détection et la préparation de jeunes joueurs prêts à franchir le pas vers le professionnalisme à l’étranger.
Ces exportations précoces permettent non seulement aux clubs de renflouer leurs caisses, mais aussi de valoriser leur savoir- faire en matière de formation, malgré un environnement économique et logistique souvent contraignant. En se classant 43e, l’Algérie rejoint un cercle restreint de nations arabes présentes dans ce classement mondial, aux côtés de l’Égypte, du Maroc et de la Tunisie. Ces quatre pays nord-africains confirment la vitalité de leurs écoles de football.
Une contribution croissante à l’essor du sport-roi au-delà des frontières régionales, malgré des moyens financiers limités et une infrastructure parfois insuffisante. Les clubs maghrébins se distinguent par leur savoir-faire en matière de formation, leur capacité à repérer les talents bruts et à les amener au niveau international. Le rapport du CIES souligne d’ailleurs la performance remarquable des pays d’Afrique du Nord, qui rivalisent avec des nations bien mieux dotées économiquement.
Sans surprise, le haut du classement est dominé par les grandes puissances du football mondial. La France arrive en tête avec 3,97 milliards d’euros de revenus générés sur la période 2016-2025, suivie du Brésil (2,6 milliards) et de l’Espagne (2,24 milliards). D’autres pays comme le Portugal, les Pays-Bas, l’Angleterre, l’Allemagne, l’Italie et l’Argentine dépassent chacun le seuil symbolique du milliard d’euros.
Pour le football algérien, cette présence parmi les 50 premières nations représente à la fois une reconnaissance et un défi. Les observateurs estiment que le pays dispose d’un vivier immense de jeunes talents, mais que leur valorisation reste en deçà du potentiel réel, en raison d’un manque d’organisation,
de structures modernes et de stratégie à long terme. Le rapport du CIES pourrait servir de point de départ à une réflexion profonde.
La Fédération algérienne de football (FAF) et des clubs locaux seraient bien inspirés de renforcer les académies, d’investir dans le suivi technique et psychologique des jeunes, et de bâtir des partenariats solides avec les clubs européens.
– DJAMEL OUAGLAL
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Entre 2016 et 2025, les clubs algériens ont engrangé 34 millions d’euros provenant des transferts de leurs jeunes talents vers des championnats étrangers, notamment en Europe et dans le Golfe. Ce chiffre, bien qu’inférieur à celui des grandes nations du football, reflète la dynamique croissante du marché algérien.






























