Lundi, c’était un peu l’événement à l’aéroport international Houari-Boumediene d’Alger et au Centre technique national (CTN) de Sidi-Moussa avec l’arrivée d’un certain Luca Zidane, fils de Zinedine, Zizou pour la postérité ; celui qui devrait honorer sa première sélection sous le maillot de l’Algérie durant cette fenêtre FIFA du mois d’octobre 2025. A 27 ans, le gardien de Granada CF (Ligue 2 espagnole) a déjà fait parler de lui avant même qu’il ne mette son bleu de chauffe puisque dès l’annonce, par la Fédération algérienne de football,
du changement de sa nationalité sportive pour pouvoir défendre les couleurs du pays d’origine de ses grands-parents, l’aîné des Zidane a suscité débats et commentaires des deux rives de la Méditerranée.
Entre les pour et les contre, et ceux partagés entre les deux, Luca Zidane sera certainement scruté dans tous ses faits et gestes, notamment sur le rectangle vert où l’on attend énormément de lui ; non seulement à cause du nom – assez lourd – qu’il porte, mais surtout dans la perspective de résoudre la problématique du poste de gardien de but qui, finalement, traîne depuis l’arrivée du sélectionneur national, Vladimir Petkovic. En attendant le check-terrain, convoquons l’histoire pour rappeler qu’un autre Zidane avait déjà porté le maillot de l’équipe nationale à quinze reprises, entre 1975 et 1986, dont cinq lors des Coupes du monde de 1982, en Espagne, et de 1986, au Mexique.
Même s’il n’a disputé qu’une quinzaine de rencontres, Djamel Zidane a marqué d’une empreinte indélébile, avec sa chevelure touffue et son grand talent, son passage en sélection nationale. C’est lui qui inscrivit le premier but algérien contre le Nigéria le 10 octobre 1981, au stade Surulere de Lagos, en match aller du dernier tour qualificatif pour le Mondial espagnol. Au match retour, au stade Chahid-Hamlaoui, les Verts l’emportèrent (2 – 1), signé Lakhdar Belloumi et Rabah Madjer.
Quelques années plus tard, celui qui portait le même patronyme était espéré du côté de l’Algérie, mais il opta finalement pour l’équipe de France. On raconta même que le défunt ex-sélectionneur de l’époque, Abdelhamid Kermali, l’aurait ‘’snobé’ estimant qu’il était ‘’lourdaud’’. Une histoire qui n’a jamais été confirmée, plutôt rejetée par celui qui avait offert à l’Algérie la première CAN de son histoire, en 1990. Des années passèrent encore avant que les deux Zidane ne soient réunies lors d’une entrevue en 2002, au cours de laquelle le grand Zizou avait avoué avoir longtemps accroché le poster de son idole … Djamel ! Ce fut un grand moment d’émotion, avant que Zinedine, pas Djamel – malheureusement – ne soit honoré et décoré le 3 mars 2010 par le défunt président de la République, Abdelaziz Bouteflika.
Quant à Luca, il est devant une nouvelle page blanche où il ne lui reste qu’à commencer à écrire son destin en vert pour rentrer, lui aussi, dans l’histoire du football algérien.
MOHAMED MALIK
