
Des voix se sont élevées ici et là sur la nécessité d’apporter du sang neuf et de rajeunir la sélection, notamment après les contenus des matchs contre le Botswana et la Guinée de ce mois de septembre. Mais est-ce possible ? La double sortie des Verts lors de la fenêtre FIFA de juin contre le Botswana (3-1) à Tizi-Ouzou et la Guinée (0-0) à Casablanca, dans le cadre des 7e et 8e journées du groupe G des éliminatoires de la Coupe du Monde de la FIFA 2026 – zone Afrique, continue de susciter le débat. Et parmi les sujets qui reviennent souvent dans les discussions, c’est celui relatif à la nécessité d’injecter du sang neuf, de mettre dans le bain de nouveaux éléments et surtout rajeunir l’équipe.
Depuis la venue de Vladimir Petkovic, nombreux sont ceux qui ont tablé sur ce changement avec la sélection de joueurs comme Anis Hadj- Moussa (23 ans, Feyenoord), Ibrahim Maza (19 ans, Bayer Leverkusen) et Amin Chiakha (Vejle BK, D2 danoise). On ne parlera pas des autres éléments, moins jeunes, que les Verts version Petkovic qui ont été rappelés, tels les Yacine Brahimi, Yacine Benzia et tout récemment Ilan Kebal, ou bien appelés pour la première fois, Moncef Bakrar, Ahmed Kendouci, Mohamed Farsi, Rafik Guitane
ou encore les locaux Alexis Guendouz et Mohamed-Amine Madani du championnat national. Et enfin, surtout de Adel Zorgane, le chef orchestre de la Saint Gilloise champion de Belgique que l’on a fait disparaître des radars.
Mais restons avec la jeune génération évoluant à l’étranger que Vladimir Petkovic semble mettre au régime sec après l’avoir convoquée. Les statistiques à son sujet sous le maillot national sont éloquents : Hadj- Moussa ne compte finalement que 120 minutes de jeu en 6 apparitions sur 18 disputés, Maza est à 119 minutes en 5 apparitions et Chiakha à 23 petites minutes en 2 sorties en tant que remplaçant. Deux autres joueurs, qui étaient bien avant l’arrivée de Petkovic : Jaouen Hadjam et Farès Chaïbi n’ont pas dépassé la barre des 500 minutes de jeu en 18 rencontres ; 498 en 7 apparitions pour le latéral des Young Boys et 479 en 10 présences pour le milieu de l’Eintracht Francfort.
Vraiment très peu pour cette jeune génération qui a souvent fait partie de l’effectif. On peut la circonscrire dans une liste de 10 joueurs, dont 4 n’ont jamais été sollicités, au moment où le cas Badreddine Bouanani demeure énigmatique. En effet, ce dernier n’a pas joué la moindre minute avec Petkovic, alors qu’il totalisait déjà 196 minutes et 5 apparitions sous Djamel Belmadi. Que dire également des ex-Paradou : Titraoui (22 ans, Charleroi), Boulbina (22 ans, Al-Duhail), Zorgane (24 ans, Saint Gilloise), Rafik (21 ans, Al Shamal), victime l’automne dernier d’une polémique au sujet d’une supposée histoire de naturalisation avec le Qatar. Enfin, Benkara (Dortmund) dans un compartiment sujet à critiques et préoccupations.
En définitive, Vladimir Petkovic est loin d’une démarche de rajeunissement et d’un raffermissement tonifiant de son équipe comme c’est le cas dans d’autres sélections. A l’image de l’Espagne avec les Lamine Yamal (18 ans), Pedri Gonzalez (22 ans), Nico Williams (23 ans) ou bien Dean Huijsen (20 ans) qui ont infligé une raclée à la Turquie (6-0) sur son terrain, ou la France et ses Désiré Doué (20 ans), Bradley Barcola (23 ans), Michael Olise (23 ans), Rayan Cherki (22 ans) et Maghnes Akliouche (23 ans). Et ce n’est pas la veille d’une phase finale de la CAN-2025 que le coach national va oser un quelconque changement surtout dans ce sens.
Ses employeurs lui ont demandé de qualifier la sélection nationale. Et il le fait. Sans plus. Il va à contre-courant de l’opinion et s’attend plutôt à une reconnaissance du travail accompli. Les lanceurs d’alerte sont pour demain.
– MALIK MOHAMED






























