
Tenue en échec hier à Casablanca par une Guinée plus entreprenante, la sélection nationale garde son destin entre les mains dans ce groupe G.
Il lui suffira, désormais, de battre la Somalie, le 5 octobre prochain, pour retrouver la Coupe du monde, 12 ans après l’inoubliable épopée brésilienne de 2014. Avec 19 points au compteur, contre 15 pour le Mozambique et l’Ouganda, les Verts n’auront, en effet, besoin que d’un succès lors des deux dernières journées de ces éliminatoires pour être sûrs d’être à la messe du football planétaire, l’été prochain aux Amériques. D’ici là, Vladimir Petkovic devrait avoir assez de temps pour remobiliser et requinquer une EN qui donnait l’impression d’être à bout de souffle hier et de revoir la composition de son onze-type, dépassé hier par la vivacité et l’intensité mise dans les duels par les Guinéens, quasi-éliminés, du reste, de la course à la 2ème place de la poule, synonyme de barrages.
Le point acquis, seule satisfaction
La sélection nationale avait, pourtant, l’occasion de prendre l’avantage et d’afficher ses velléités avant même la fin du premier quart d’heure, quand le capitaine Riyad Mahrez lancera en profondeur Amoura grâce à un magnifique extérieur du pied. Mais alors qu’il s’était présenté aux côtés de Benrahma face au gardien Camara et qu’il pouvait tranquillement servir son coéquipier, l’attaquant de Wolfsburg fera le pire des choix en tirant à bout portant sur le dernier rempart guinéen, vendangeant d’une incroyable façon un ballon de but pour ne récolter qu’un corner sans suite (14e). Sans complexe, le Syli National répliquera par l’entremise de son capitaine Issiaga Sylla qui, bien servi par Baldé après une accélération sur son flanc droit, alertera Alexis Guendouz d’une frappe que le portier des Verts repoussera du pied (27e).
Manque d’inspiration
Sans imagination et donnant l’impression de tourner au ralenti, à l’image d’un Mahrez encore une fois aux antipodes de sa réputation internationale, l’équipe nationale terminera ce premier half sans aucune autre occasion franche. L’ancien ailier enchanteur de Leicester City avait, pourtant, une belle opportunité de se rappeler ses belles années anglaises mais alors que le coup franc, idéalement placé aux abords de la surface adverse, pouvait être tiré directement, le capitaine des Verts tentera une drôle de combinaison avec Aïssa Mandi pour envoyer, finalement, la balle dans les gants de Camara (43e).
Amoura vendange, Atal en sauveur
Au retour des vestiaires, la défense de l’EN faillit être punie quand Guirassy a lancé avec un timing idéal Baldé dans la profondeur. Après avoir effacé Guendouz d’un dribble extérieur, excentré à droite, puis redressé la trajectoire de la balle en tirant au but, Baldé verra sa tentative repoussée de la tête sur la ligne de but par Atal, revenu en catastrophe suppléer son gardien (55e). Opérant en contres, les Verts manqueront, par la suite, de justesse technique au moment de mettre l’arrière-garde guinéenne en danger, notamment sur cette tentative à l’heure de jeu quand Amoura et Chaïbi se sont emmêlés les pinceaux alors qu’il y avait mieux à faire. Arrivera alors l’heure d’un double changement avec les entrées attendues d’Anis Hadj Moussa et d’Amine Gouiri en remplacement d’un duo Mahrez-Benrahma fantomatique (67e), avant la sortie de Boudaoui, supplée par Bentaleb un quart d’heure plus tard (8e).
L’enjeu a tué le jeu
L’avant-centre de l’Olympique de Marseille ne tardera, d’ailleurs, pas à s’illustrer en faisant le lien entre Amoura et Chaïbi sur un contre éclair, mais après avoir mis à profit une intelligente talonnade de l’ancien sétifien pour servir sobrement le sociétaire de l’Eintracht Frankfurt, ce dernier verra sa frappe enroulée s’écraser sur la défense guinéenne qui s’est promptement regroupée devant sa surface pour annihiler cette manœuvre offensive (82e). Dans un jour sans, l’EN finira par gérer sa fin de match, donnant même l’impression de s’être contentée de ce point du nul qui lui permet, à défaut d’assurer sa qualification dès cette fin d’été, de garder la pole position dans ce groupe G et d’avoir encore son destin entre les mains à la faveur des quatre unités d’avance sur son plus proche poursuivant.
RACHID BELARBI