
L’aventure étant terminée pour la sélection algérienne féminine de football à la CAN – Maroc 2024, l’heure est au bilan pour penser l’avenir car il ne faut pas s’arrêter en si bon chemin.
L’Algérie a été à deux tirs au but d’une qualification plus qu’historique aux demi-finales de la Coupe d’Afrique des nations – Maroc 2024. Déjà, se retrouver parmi les huit meilleures nations du continent est en elle-même une performance jamais réalisée auparavant.
Cela ne sert donc à rien de faire la fine bouche, même si l’appétit de certains s’est retrouvé soudainement plus grand, ce qui est légitime, et que d’autres ont déjà sorti le hachoir afin de préparer la porte de sortie pour le sélectionneur national, Farid Benstiti. Cependant, qu’on le veuille ou non, Farid Benstiti et sa troupe de joueuses ont désormais mis la barre un peu plus haut pour le football algérien, en prévision des prochaines échéances, qui vont arriver très vite.
Une organisation tactique de haute facture
Comme nous le rappelions dans l’un de nos récents articles, la sélection algérienne, éliminée aux tirs au but face au Ghana en quarts de finale, n’a perdu aucun match depuis le début de la compétition, ni encaissé le moindre but durant le temps réglementaire. L’équipe, mise en place par Benstiti, a fait preuve d’une organisation tactique de haute facture et une solidité défensive que tous les observateurs ont vite constatées et louées, tout en reconnaissant son maillon faible : l’animation et l’efficacité offensive.
Un chantier à travailler à l’avenir, avec ou sans la présence de Farid Benstiti dont l’apport a été indéniable et que la logique voudrait qu’il poursuive mission, avec davantage de moyens, de soutien et d’accompagnement, mais surtout de plus larges prérogatives à l’adresse du football féminin national local.
Les Vertes ont laissé une bonne impression
Rappelons, une fois de plus, que lorsque la Fédération algérienne de football, sous la présidence de Djahid Zefizef, avait fait appel à ses compétences, sa première mission était de chapeauter le très important Département du football féminin, en plus de la sélection, dont les sorties sont limitées durant l’année aux dates FIFA et autres compétitions officielles.
Malheureusement, ce rôle attribué au départ à Benstiti lui a été retiré pour voir sa mission circonscrite à la seule sélection nationale. Et encore, sans le dire, le coach des Vertes a souvent ‘’galéré’’ si on compare ses véritables besoins aux réponses de la fédération, volet qu’il a subtilement survolé lors d’une récente interview. Toujours est-il que les coéquipières de Lina Boussaha ont laissé une bonne impression lors de cette CAN sur laquelle il faudra bien évidemment continuer à construire et ne pas s’arrêter en si bon chemin.
19 joueuses utilisées
Sur les 26 joueuses retenues pour le rendez-vous continental, Benstiti a utilisé 19, soit un taux de 73%, voire 76%, si on ne compte pas les deux gardiennes remplaçantes Amina Haleyi (JS Kabylie) et Lamia Lounas (ASE Alger-Centre). Si à l’issue du 1er tour, la palme de la ‘’fidélité’’ était détenue par cinq joueuses : la gardienne Chloé N’Gazi, les défenseurs Sofia Guellati, la capitaine d’équipe, Roselène Khezami et Morgane Belkhiter et la milieu de terrain, Marine Dafeur, pour avoir disputé les 3 matchs (soit 291 minutes), le bilan final retient 4 joueuses avec un sans-faute de 390 minutes, moins Belkhiter qui a été remplacée lors du match contre le Ghana par Wassila Alouache à l’heure de jeu. A ce quatuor vient se greffer le trio Morgane Belkhiter, en défense, et les deux milieux Mélissa Bethi et Amira Ould-Braham, qui totalisent respectivement 353, 327 et 321 minutes.
Fin de carrière pour Bouhani et Khelif
Quatre autres joueuses sont dans la tranche 200 – 300 minutes, remplacées par intermittence, à savoir Inès la défenseure Belloumou, la milieu Ghaoutia Karchouni et les deux attaquantes, Inès Boutaleb et Lina Boussaha. Cinq joueuses de champ sont restées sur le banc ou bien dans les tribunes, que sont les défenseures Imane Chebel (30 ans) et Léa Abadou (28 ans), les milieux de terrain Hana-Lina Boubezari (26 ans) et Aïcha Hamidèche (23 ans) et l’attaquante et chevronnée Naïma Bouhani (39 ans). Par ailleurs, deux joueuses ont vécu leur dernière CAN, en l’occurrence Bouhani et Lina Khelif (28 ans) qui ont décidé de tirer leur révérence après des carrières exemplaires. Si la native d’Oran frôle la quarantaine et traîne derrière elle un vécu riche et bien achalandé, Khelif, elle, a encore de beaux restes, mais a préféré laisser sa place à une génération montante qui a gagné ses galons lors de ce rendez-vous marocain
Victoire historique face au Botswana
Pour sa sixième participation, l’Algérie a parfaitement lancé son tournoi avec une victoire 1-0 sur le Botswana – sa deuxième victoire lors d’un match d’ouverture, après celle contre le Ghana en 2014. Mieux encore, le second match contre la Tunisie (0 – 0) est également une première pour l’Algérie sur deux rencontres consécutives en WAFCON, alors que son bilan lors des deuxièmes matchs de groupe : 5 joués, 1 victoire, 4 défaites. La seule victoire remonte à 2004 (3-0 contre le Mali), qui reste leur plus large succès en phase finale.
Le succès contre le Botswana a mis fin à une série de cinq défaites consécutives. C’était la première victoire algérienne depuis le 1-0 face au Ghana en 2014. En 16 matchs dans l’histoire du tournoi, l’Algérie n’a concédé qu’un seul match nul (3 victoires, 12 défaites), avant les trois nuls consécutifs face à la Tunisie, le Nigéria et le Ghana, tous sur le même score de (0-0).
Parfaire le volet offensif
L’attaque algérienne a, par contre, péché par sa faiblesse, puisque seule Ghoutia Karchouni a inscrit le but de la victoire sur son unique frappe cadrée du match face au Botswana. Des révélations et des confirmations, il y en a eu, à l’image d’Ines Belloumou, une joueuse très fougueuse avec un gros volume de jeu, Melissa Bethi, très présente dans les duels sur le terrain, alors que le trio Roselène Khezami, Morgane Belkhiter et Sofia Guellati a été intraitable devant l’excellente gardienne Chloé Yamina N’Gazi, désignée meilleure portière du premier tour et qui risque même de conserver ce statut mérité, tant sa cage est restée inviolée durant quatre rencontres, où seule la Nigériane Chiamaka Nnadozie La concurrence.
Les matchs de l’équipe nationale durant la CAN 2024 :
- Algérie – Botswana (1 – 0)
Equipe : 16. Chloé N’Gazi, 3. Sofia Guellati (cap), 4. Roselène Khezami, 6. Mélissa Bethi, 7. Mogane Belkhiter, 10. Ghaoutia Karchouni (24. Nihed Naïli, 78e), 11. Lina Boussaha (8. Wissem Bouzid, 78e), 14. Inès Boutaleb (9. Laura Taleb Muller, 72e), 17. Inès Belloumou, 20. Amira Ould Braham (22. Emma Smaali, 89’), 21. Marine Dafeur.
- Algérie – Tunisie (0 – 0)
Equipe : 16. Chloé N’Gazi, 3. Sofia Guellati (cap), 4. Roselène Khezami, 6. Mélissa Bethi (2. Mélinne D’Oria, 88e), 7. Mogane Belkhiter, 10. Ghaoutia Karchouni, 11. Lina Boussaha (9. Laura Taleb Muller, 72e), 14. Inès Boutaleb, 17. Inès Belloumou, 20. Amira Ould Braham, 21. Marine Dafeur.
- Algérie – Nigéria (0 – 0)
Equipe : 16. Chloé N’Gazi Yamina, 5. Ouassila Alouache, 3. Sofia Belkhiter (cap), 4. Roselène Khezami, 7. Morgane Belkhiter, 6. Melissa Bethi (14. Inès Boutaleb, 76e), 13. Lina Khelif (22. Emma Smaali, 89e), 21. Marine Dafeur, 15. Morgane Ikene (20. Amira Ould Braham, 61e), 24. Nihed Naïli (25. Léa Abadou, 89e), 9. Laura Taleb Muller.
- Algérie – Ghana (0 – 0, 2 – 4 tab)
Equipe : 16. Chloé N’Gazi Yamina, 3. Sofia Guellati (cap), 4. Roselène Khezami, 17. Inès Belloumou, 7. Morgane Belkhiter (5. Ouassila Alouache, 60e) 6. Melissa Bethi (9. Laura Taleb Muller, 60e), 14. Inès Boutaleb (24. Nihed Naïli, 92e), 21. Marine Dafeur, 20. Amira Ould Braham, 11. Lina Boussaha (15. Morgane Ikene, 60e), 10. Ghaoutia Karchouni.