
A une époque où l’on a tendance à oublier vite et à falsifier la réalité ; à l’époque où la récupération honteuse est devenue monnaie courante et où l’ingratitude est érigée en mode de « gestion », il devient plus qu’obligatoire de rendre à César ce qui appartient à César. La qualification de la sélection nationale féminine, pour la première fois de son histoire, au second tour de la Coupe d’Afrique des nations (CAN), a suscité enthousiasme et fierté, et fait la Une des médias nationaux.
Chacun est allé avec ses superlatifs, louant le mérite de ces jeunes filles, leur entraîneur Farid Benstiti et les membres des différents staffs pour ce résultat attendu depuis cinq éditions déjà, mais aucun n’a fait une petite halte, encore moins une petite marche arrière pour rendre hommage à l’ex-président de la Fédération algérienne de football, Djahid Zefizef ( a droite de notre photo en compagnie de Gianni Infantino président de la FIFA) , d’avoir fait les bons choix et mis en place la stratégie idoine. En effet, une fois élu le 7 juillet 2022, Zefizef avait vite pris attache avec Farid Benstiti.
Ainsi, il lui a donné les commandes de la sélection féminine, en remplacement de Radia Fertoul qui avait raté de peu la qualification pour la Coupe du monde 2023 en France, et il lui a confié le département de développement du football féminin au sein de la DTN. Compte tenu de son parcours, son expérience, son vécu, ses performances et son réseau, Benstiti ne pouvait être que le choix idéal pour construire une sélection compétitive et mettre les fondations d’une véritable stratégie pour dynamiser le football féminin.
Sachant que le football féminin au niveau local est toujours à la traîne et accuse un grand retard, surtout sur le plan de la formation, et qu’il était difficile de monter une sélection compétitive capable de rivaliser sur le continent, le recours aux joueuses binationales devenait plus qu’incontournable. Grâce à son réseau de nombreuses joueuses et à sa réputation, notamment en France, Benstiti a entamé une vaste opération de changement de nationalité sportive de toutes les joueuses qui, aujourd’hui, font le bonheur de la sélection algérienne.
Les choses sont allées alors très vite, et en décembre 2023, l’équipe nationale a décroché sa sixième qualification pour la phase finale de la CAN. Après le report de cette compétition de 2024 à 2025, la sélection s’est mise en mode préparation effectuant plusieurs stages et disputant une série de matchs amicaux sous les ordres de Benstiti qui, malheureusement, a vu ses prérogatives réduites et limitées par la nouvelle équipe fédérale à la seule sélection nationale dont il récolte aujourd’hui les dividendes. Certains « experts » du BF lui ont retiré le développement du football féminin.
Bravo et merci à Djahid Zefizef et à toutes et à tous ceux qui ont contribué à cette qualification encourageante pour l’avenir.
– MOHAMED MALIK