D’abord broyés par l’implacable rapidité d’exécution d’une Suède ultra-réaliste, puis sublimés par les changements opérés par Vladimir Petkovic à l’heure de jeu, les Verts ont failli s’offrir, hier, une remontada d’exception, tombant les armes à la main à l’issue d’un véritable combat de chefs.

Face à la rapidité d’exécution des Suédois, les Verts n’ont même pas pu tenir un quart d’heure avant d’encaisser le premier but. Sur une belle combinaison et un jeu en triangle, comme on en enseigne chez les jeunes catégories, entamée par Bernhardsson plein axe, prolongée par Larsson en une touche et dans les airs et conclue par Ken Sema d’une frappe du droit, les Scandinaves trouveront, ainsi, en effet, la faille dès la 14e minute.

Mis à mal par les contres rapides et le jeu de transition des locaux, les coéquipiers d’un Bennacer complètement dépassé par les évènements encaisseront rapidement un deuxième but qui décrit, à lui seul, la détresse de l’entrejeu et de l’arrière-garde, malmenée encore une fois par Sema. Servi plein axe par le même Bernhardsson dans le dos d’un Bennacer à bout de souffle, Sema s’en ira se jouer de Mandi au prix d’un joli passement de jambes avant de tromper d’une belle frappe du droit un Mandréa pas exempt de tout reproche (39’).

Une défense et un milieu aux abois

Entre-temps, l’EN a fait illusion à travers une tête non cadrée d’Aït-Nouri suite à un corner au premier poteau de Benrahma (19’). Trop peu pour inquiéter une Suède qui ne verra l’Algérie trouver le cadre qu’à la … 44e minute sur une frappe de Aouar, presque sans danger pour la formation de Jon Dahl Tomasson.

Non contents d’avoir complètement raté leur premier quart d’heure, les éléments de Vladimir Petkovic s’offriront, après la pause, le luxe de foirer également leur retour des vestiaires, encaissant coup sur coup deux nouveaux buts qui donneront au tableau d’affichage de la Strawberry Arena des airs d’humiliation en mondovision. Sur une mauvaise appréciation de Bensebaïni qui vaudra à l’EN un penalty valable, Ken Sema s’offrit, ainsi, un triplé (50’), avant que Saletros ne lui vole la vedette, en inscrivant une merveille de coup franc de plus de vingt mètres sur une sublime frappe enveloppée qui enverra la balle nettoyer la lucarne gauche de Mandréa (56’).

Triple coaching gagnant de Petkovic

Ne pouvant faire pire, l’EN opérera alors une mue décidée par son mentor Petkovic qui choisit ce moment précis, l’heure de jeu en l’occurrence, pour rappeler sur le banc le capitaine Riyad Mahrez, fantomatique, Hichem Boudaoui et Saïd Benrahma et lancer, coup sur coup, Nabil Bentaleb, Yassine Benzia et Baghdad Bounedjah. L’alchimie opéra rapidement puisque à peine entré en jeu, l’avant-centre d’Al-Shabab s’offrit une réelle occasion de but, en reprenant en première intention un centre au cordeau d’Aït-Nouri, sorti en corner par le gardien Johansson (63’). Sur le coup de coin qui s’ensuivit, Benzia servit Bennacer à l’entrée de la surface. Le milieu de terrain marseillais déclenchera alors une frappe pure sur laquelle le dernier rempart suédois ne put rien (64’). Cette très belle réduction du score signera l’entame d’une remontada presque parfaite, en déclenchant une révolution offensive des Verts.

Les Verts y ont (presque) cru

Métamorphosés, les Algériens s’installeront alors dans le camp scandinave pour martyriser la défense adverse et s’offrir des occasions à la pelle, dont le seul Bounedjah vendangera au moins deux très franches, à l’image de celle de la 78’ lorsqu’il se heurtera encore une fois au portier Johansson alors qu’il semblait pourtant en position idéale de scorer après un service parfait de l’avant-centre de Qarabag, auteur d’une entrée remarquée et qui terminera cette prolifique rencontre avec un but et une passe décisive au compteur. Plus adroit, Bentaleb mettra, lui, le feu sur le flanc droit de l’arrière-garde suédoise pour trouver justement, sur une balle en cloche, un Benzia opportuniste pour pousser le cuir au-delà de la ligne de but et réduire à deux buts seulement le retard des Verts au tableau d’affichage (71-e).

Réveil tardif

La furie changea alors complètement de camp et Gouiri, lancé puis poussé dans le dos par Hien, le capitaine des Vikings obtint un penalty que transformera en force Bentaleb (87e). Les entrées de Youcef Atal (Bennacer 79e), Farès Chaïbi (Farsi 79e) et Ibrahim Maza (Aouar 84e) ont, entre-temps, permis à la sélection nationale de maintenir la cadence et de continuer à acculer la Suède dans son camp, mais après avoir réussi une spectaculaire remontée, passant d’un cinglant 4-0 à un 4-3 plein d’espoirs, les Verts tomberont les armes à la main, sommés de se réveiller brutalement de leur rêve d’une égalisation dans le money time par le coup de sifflet final de l’Irlandais Robert Harvey.

RACHID BELARBI 

FICHE TECHNIQUE :
Stade : Suède, Solna, Strawberry Arena, Arbitrages de M. Robert Hervey, assisté de MM. Allen Lynch et Darragh Keegan (Iralnde du Nord).

Buts : Sema (14e, 39e et 50e s.p.), Salétros (56e) Suède – Bennacer (64e), Benzia (71e), Bentaleb (87e s.p.) pour l’Algérie.
Suède : Johansson – Ekdal, Hien, Svensson, Bernhardsson, H. Larsson (Kalström 53e), Ayari (Zeneli 79e), Salétros, Sema, Nygren (Bolin 80e), J. Larsson (Holm 53e) Entraineur : Tomasson

Algérie : Mandréa, Farsi (Atal 79e), Mandi, Bensebaini, Aït-Nouri, Boudaoui (Bentaleb 60e), Aouar (Maza 84e), Bennacer (Chaïbi 79e), Mahrez (Bounedjah 60e), Gouiri, Benrahma (Benzia 60e)
Entraineur : Petkovic