« La sélection nationale U20 est capable d’aller en finale de la prochaine CAN », cette phrase du directeur technique national (DTN) Ameur Mansoul, prononcée sur les ondes de la Radio nationale vendredi, est à retenir. Non pas pour dire à Mansoul en cas de non- atteinte de cet objectif plus qu’ambitieux «vous êtes un piètre pronostiqueur, mais juste pour qu’il fournisse des explications scientifiques et techniques en cas d’un échec que d’aucun ne souhaite à nos sélections. Ainsi, seront évitées les analyses peu convaincantes au sujet des deux défaites essuyées par la sélection des U17 dans le tournoi de l’Union nord-africaine de football (Unaf), qualificatif à la CAN.
Une CAN à laquelle la sélection U17 n’a par- ticipé que deux fois en 14 éditions, lorsque l’Algérie avait organisé cette compétition en 2009 où elle a terminé vice-championne, et en 2023, quart de finaliste. Par contre, cette même sélection a réussi à se qualifier pour une phase finale, c’était en 2021. Malheureu- sement, cette édition qui devait avoir lieu au Maroc a été annulée à cause de la Covid-19. C’était la seule fois où les jeunes Algériens, sous la présidence de Kheïreddine Zetchi, sont parvenus à décrocher leur ticket quali- ficatif grâce notamment au travail mené au niveau de l’Académie de la FAF de Khemis Miliana.
Aujourd’hui, et en l’absence de telles struc- tures plus que nécessaires pour la formation et le développement des meilleurs talents, l’Algérie ne parviendra jamais à combler le fossé qui la sépare avec les autres nations. Surtout dans cette catégorie d’âge où sur les 14 éditions disputées depuis 1995, seule une nation nord-africaine, l’Egypte, a remporté le trophée en 1997. C’est dire déjà la difficulté de rivaliser avec les autres nations comme le Ghana, le Nigeria, le Cameroun, voire le Mali et la Gambie déjà vainqueurs à deux reprises, ainsi que le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire, sacrés une fois.
Pourtant, dans son fameux rapport d’analyse de l’écosystème liée au programme de déve- loppement des talents de la Fifa, soutenu par le Département d’Arsène Wenger, chaque joueur prometteur doit avoir sa chance pour être pris en charge de la meilleure manière qui soit. Dans de nombreux pays, les fédérations se concentrent principalement sur leur équipe senior et ne mettent pas les programmes adéquats pour leurs jeunes catégories, comme c’est le cas en Algérie où le même schéma est reconduit depuis pratiquement l’indépendance à ce jour. Il n’y a eu que deux ou trois parenthèses.
On peut citer une liaison avec la réforme sportive de 1977 puis les deux expériences des académies de la FAF de 2012 et de 2020-2022, qui ont également permis de bons résultats chez les U20 (vice-cham- pions arabes en Egypte en 2021) et les U17 (champions arabes en 2022 et quart de finaliste de la CAN en 2023). Aussi ,doit-on se demander si le DTN Mansoul et d’autres responsables ont lu et exploité le rapport d’analyse de l’écosystème du football réalisé par la Fifa en 2020-2021 consacré à l’Algérie et surtout ses recommandations ? De toute évidence ,la réponse est négative.
Pourquoi ? Parce que tout ce qui se fait actuellement à la DTN est aux antipodes de ce qui est recommandé, notamment en matière de formation et de développement des jeunes talents garçons et filles.
