L’année électorale à la Confédération africaine de football (CAF) est traditionnellement accompagnée de signes qui ne trompent pas. Alors que beaucoup s’interrogent, y compris les membres du Bureau exécutif, sur l’avenir du Dr Patrice Motsepe et ses intentions de briguer un second mandat ou pas, ce dernier se refuse à tout commentaire si ce n’est de rappeler « l’importance d’avoir de bonnes équipes pour poursuivre le travail le cas échéant ». Un discours bien rodé et déroulé hier encore à Nairobi (Kenya), en conférence de presse, devant un parterre de journalistes.
Ainsi, s’il refuse de répondre par un « oui » ou par un « non », comme à Alger lors du CHAN- 2022, il n’en demeure pas moins que plusieurs indices laissent croire qu’il est d’ores et déjà en campagne. Interrogé par Botola à partir du Kenya, un proche du président s’est laissé aller à quelques confidences, en off, sans jamais nier une candidature du Sud-africain pour un second mandat en 2025. Un autre interlocuteur, toujours en off est plus catégorique « il va y aller ! », souligne-t-il, avant d’ajouter, « mais cette fois-ci, à l’inverse de 2021, il devra mouiller le maillot, car il sera à coup sûr challengé », précise un ancien haut responsable de l’instance.
Et c’est ce qui semble se dessiner, puisque depuis le début de l’année, Patrice Motsepe multiplie les déplacements et les cadeaux. Une générosité et une présence qui font de lui le candidat par excellence à sa propre suc- cession. C’est ainsi que la prochaine assemblée générale de la CAF, au mois d’octobre prochain, devra approuver «l’augmentation de l’allocation annuelle » du vice-président et des membres exécutifs à 20 000 dollars US, celle des présidents de zones qui passe à 25 000 $ et des deux conseillers du président à 20 000 $. Auparavant, ces dirigeants ne percevaient que des Per diem à l’occasion de leurs déplacements.
De l’argent, il y en aura pour tout le monde ! La prochaine assemblée générale qui se tiendra en Ethiopie (17 octobre prochain) devra aussi se prononcer sur une conséquente augmentation de la subvention annuelle versée aux associations membres. Elles devraient doubler et passer à 400 000 $ par fédération, une somme incluant une augmentation mécanique de 150% de l’allocation personnelle du président portée à 50 000 $/ annuel. Enfin, afin de ne léser personne, la toute nouvelle Association des clubs africains recevra également 50 000 $ pour celui qui est à sa tête.
A l’évidence, en crise financière il n’y pas si longtemps, la CAF affiche un train de vie de milliardaire. Il n’y a pas si longtemps, la CAF avait mis de côté la proposition de la Fédération zambienne de football qui souhaitait le retour à un Comité exécutif à 13 au lieu des 23 actuellement et de réduire la voilure.
– NAZIM BESSOL
