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ALG : Ce que Petkovic ne dira pas !

RACHID BELARBI

Présent ce matin, jeudi, face à la presse, le sélectionneur national algérien Vladimir Petkovic ne devrait pas forcer sa nature pour faire avancer le débat sur la sélection qu’il dirige.

Sans surprise, son allocution sera laconique, sans argument, assez superficielle et sur un ton monotone. Bien loin de l’effervescence et des envolées lyriques de son prédécesseur, Djamel Belmadi. Il est, pourtant, attendu du patron technique des Verts qu’il réponde, avec force détails, sur les derniers épisodes marquants de la vie du groupe dont il a la charge. Plus particulièrement sur son entrevue avec Riyad Mahrez, il y a de cela une dizaine de jours.
L’opinion sportive nationale ne peut, en effet, aucunement se contenter d’une simple confirmation de la part de Petkovic, quand bien même en italien, sur ce qui s’est passé à Djeddah entre un sélectionneur et son capitaine, qui s’étaient tirés dessus mutuellement par messages interposés publiquement ! A la raison évoquée par l’ancien driver de la Suisse, pour justifier son absence lors des récentes fenêtres internationales de mars et de juin, l’ex-attaquant de Manchster City avait, rappelons-le, répliqué avec virulence, accusant clairement le technicien de 61 ans de travestir la réalité et d’avancer des contre-vérités.

La teneur de sa discussion avec Mahrez

Une passe d’armes comme l’EN n’en avait jamais connu entre un sélectionneur et son joueur vedette au moment où tous les deux sont toujours en activité. Sauf s’il venait à forcer sa nature ou à dévier de sa ligne de conduite habituelle, Petkovic n’évoquera pas la teneur de la discussion avec Mahrez, ni ses grandes lignes, et encore moins ce qui aurait pu être des points de divergence.
Il faudrait, alors, s’attendre à un discours de façade sans aucun élément informatif, juste pour marquer le coup et faire croire à la vox populi qu’il a évoqué le sujet. Rien de plus, quand bien même lui et ceux qui s’évertueraient à le conseiller sur le sujet savent qu’il y va de sa crédibilité et de son autorité sur le groupe qu’il dirige. L’autre point sensible sur lequel Vladimir Petkovic ne devrait pas s’étaler est relatif à la fin effective de l’histoire des tauliers de ce qu’il convient d’appeler la «génération 2019» en sélection.

La fin en vert des tauliers du Caire

Sans club actuellement et sans réelle perspective d’avenir, Raïs M’bolhi, Sofiane Feghouli, Islam Slimani et même Youcef Belaïli, revenu à l’Espérance de Tunis, ne devraient plus revêtir le maillot de l’EN. Une vérité imposée par la dure réalité du terrain et la dictature footballistique du moment que tout esprit logique validerait sans conteste. Mais une vérité que le successeur de Djamel Belmadi ne s’aventurera, à priori, guère à officialiser, car mesurant parfaitement le degré de réactivité de la rue dès que le paramètre affectif est actionné.
S’il venait à en évoquer les contours, Petkovic baliserait sa réponse du fameux refrain éculé et sans aucun lien avec sa pensée profonde : «Les portes leur seront toujours ouvertes». De la bouche même du conférencier, il ne faudrait, en parallèle, pas s’attendre à une explication franche quant à la non-programmation du stage de septembre à Oran, alors que les Verts y accueilleront la Guinée équatoriale, au stade Miloud-Hadefi !

Pourquoi rester à Alger, alors que le match est à Oran ?

Pourquoi se réfugier au CTN de Sidi-Moussa et ne se déplacer à Oran que la veille du match alors qu’El-Bahia offre toutes les commodités et bien plus en matière de conditions idéales pour un regroupement réussi ? Une interrogation à l’heure du temps, mais à laquelle Petkovic ne devrait répondre que furtivement, sans intention de convaincre l’assistance ou de nier «l’emprise algéroise» sur la sélection. Le premier responsable de l’EN n’ira, par ailleurs, nullement au bout de sa pensée s’il venait à être questionné sur la pertinence du choix de son vice-capitaine, Ismaïl Bennacer, de quitter l’AC Milan pour l’Arabie saoudite, alors qu’il n’a que 26 ans !

Ses non-dits sur Oran, Bennacer et Bentaleb

Tout comme il ne devrait certainement pas s’aventurer sur le terrain glissant de « l’affaire Bentaleb », en se murant derrière le sacro-saint secret médical, alors qu’il n’est point cardiologue et qu’un tel dossier resté ouvert mériterait une actualisation et le courage de contourner les non-dits. Bien qu’attendue, l’énonciation prévue de Vladimir Petkovic ne sera, en somme, qu’une multitude de lapalissades additionnées et remises au goût du jour, destinées uniquement à la consommation locale immédiate, dans l’unique but de faire le job et de liquider une corvée linguistique. L’art de (ne pas) communiquer dans son habit le plus rudimentaire et le plus réducteur.

RACHID BELARBI

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