Du 14 septembre au 6 octobre prochain aura lieu la Coupe du monde de Futsal en Ouzbékistan, où l’Algérie ne sera évidemment pas présente. Pour y être, il faut d’abord passer par la Coupe d’Afrique des nations (CAN), où notre pays ne s’est jamais qualifié, occupant la peu reluisante 107ème place au classement mondial de la FIFA, loin derrière des nations pourtant bien moins loties en matière de potentiel humain (une population de 45 millions d’habitants), d’infrastructures (nombre important de salles omnisports à travers la plupart des wilayas) et peut-être même de passion, quand on sait l’amour des Algériens pour tout ce qui est balle ronde.

Seulement, quand on est dépassé par des pays comme le Suriname, Malte, le Mozambique, la Jordanie, Fiji, Cuba, Chypre ou la Libye, par exemple, il y a de quoi se poser des questions. On ne parlera pas du top 10 où les voisins de l’ouest occupent la 6ème place mondiale, un classement qui devrait interpeller la Fédération algé- rienne de football, où, apparemment, elle n’a pratiquement jamais inscrit le Futsal comme l’une de ses priorités de dévelop- pement et de promotion. Les analystes du football national (et Dieu merci, il en reste, tout comme les lanceurs d’alerte) sont en droit de s’interroger.

Depuis son installation, en octobre 2023, jusqu’à ce qu’il présente son projet technique, le 29 janvier 2024, le direc- teur technique national de la Fédération algérienne de football, Ameur Mansoul,
semble avoir complètement oublié le Fut- sal dans son « programme » de dévelop- pement, dont on ne sait toujours pas sur quelle(s) période(s) est-il décliné. Ce qui confirme le statut marginal d’une disci- pline qui n’a pas le même intérêt que le jeu à onze auprès de la Fédération et qui ne bénéficie pas d’une véritable stratégie à l’échelle nationale, voire d’un programme pluriannuel, notamment sur le double plan de la massification de la pratique et de la compétition.

Seule, apparemment, la Ligue nationale de Futsal, que préside le dynamique Moha- med Salah Hachichi, tente de se démener pour maintenir ses activités et les dif- férents championnats ainsi que d’attirer le maximum d’adeptes, en dehors de moyens nécessaires et face à de grosses problématiques, notamment celles de la disponibilité des salles, la formation et la compétition. Ce sont, d’ailleurs, ces rai- sons qui ont amené le Paradou AC, pour-tant premier club professionnel à avoir lancé sa section Futsal (senior et U-13) et double champion d’Algérie (2022/2023 et 2023/2024), à arrêter les activités de cette discipline.

A l’évidence, Il n’y a pas de vision d’avenir, ni de réelles perspectives, ni d’un projet viable, ni de moyens d’accompagnement au niveau de la Fédération. Peut-être ses membres ne savent-ils pas ou ne veulent pas savoir qui est le champion d’Afrique de Futsal ?

LAFORDASSE