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ALG : L’énigme Natural Grass Africa

LAFORDASSE

Il est nécessaire de lever toute ambiguïté et différencier Natural Grass, société française spécialisée dans la conception, la construction et l’entretien de surfaces végétalisées urbaines et sportives, et Natural Grass Africa qui est une entreprise privée de droit algérien, dont le responsable et gérant, Farid Boussaâd, est un ancien de la maison-mère. Juillet dernier, ce Lyonnais qui a décidé de s’installer en Algérie, il y a plus d’une décennie, pour faire profiter le pays de ses compétences et de son savoir- faire dans le domaine de construction des terrains de sport, notamment les pelouses de football, était un homme heureux. Le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait inauguré le stade, Ali-La Pointe de Douéra et celui de Hocine-Aït-Ahmed de Tizi-Ouzou, dotées de pelouses hybrides (AirFibr) réalisées par Natural Grass Africa.

Cette société, qui emploie des cadres et des techniciens algériens et qui s’appuie également sur une expertise étrangère de haute qualité en cas de besoin, n’en est pas à sa première. Elle a déjà réalisé les terrains des stades Nelson-Mandela, à Baraki, Miloud-Hadefi d’Oran, comme elle a réhabilité l’enceinte du 19-Mai-1956 de Annaba et les terrains du Centre technique national (CTN) de Sidi Moussa. Mais son tout premier projet n’est autre que le mythique stade du 5-Juillet-1962, à l’époque sous la bannière de Natural Grass Africa, après avoir remporté le marché en 2013 et livré un billard en 2015. Elle assurait également la formation d’une équipe de techniciens- maison qui effectuent des travaux d’entre- tien de cette pelouse où est programmée une quarantaine de matchs en moyenne par saison.

Seulement, cette success-story a son revers de la médaille. Elle est victime de coups bas, de complots, de factures impayées, de situations non reconnues durant plusieurs années, de sabotage, d’incompétences, d’un manque de suivi, d’incompréhensions, et d’autres problèmes vécus et subis par Natural Grass Africa. Aussi mène-t-elle un combat au quotidien pour préserver sa crédibilité, sa réputation et son honorabilité. Une entité économique qui a fait ses preuves sur le terrain, mais qui n’échappe pas à un environnement plutôt «hostile». Et n’eut été la confiance des pouvoirs publics, notamment le ministère des Travaux publics, de l’Urbanisme et de la Ville qui, malgré les campagnes de dénigrement, NG Africa aurait mis la clé sous le paillasson.

Pourtant, malgré les références dont cette entreprise dispose dans la réalisation, de A à Z, des terrains et de leur entretien par la suite (service après-vente), plus particulièrement depuis le CHAN-2022 organisé par l’Algérie, les pelouses continuent de brûler d’été en été. Un mauvais feuilleton essentiellement dû au manque d’entretien et de suivi de ces pelouses, car une fois la réception des stades effectuée, NG Africa, est systématiquement mise de côté et n’est plus sollicitée pour le suivi. Résultats des courses, chaque saison estivale nous rappelle combien le déficit en matière d’entretien est grand, sans qu’on ne soit capable de trouver une solution de substitution ou un début de solution à un phénomène qui date de la fin des année 1970.

En effet, depuis que le temple du 5-Juillet a été doté de pelouse en gazon naturel, comme d’autre stade d’ailleurs, la gestion et la qualité de ses pelouses posent toujours problème ! Et devant un fléau qui pointe son nez de manière systématique et avec une régularité d’une horloge suisse, les pouvoirs publics sont appelés à protéger les compétences et veiller à promouvoir la culture de préservation des infrastructures et de l’entretien des pelouses.

Les images partagées des millions de fois sont tout simplement inadmissibles et ne reflètent nullement l’ampleur des moyens et des investissements consentis par l’État. La filière du gazon n’est certes pas aussi stratégique que d’autres secteurs, mais les besoins et les niveaux d’investissement et l’implication des plus hautes autorités méritent qu’on s’y penche sérieusement. Il y a de la place pour tout le monde dans un domaine capable de créer des centaines d’emplois et d’intégrer un savoir-faire et une technologie adaptés aux conditions climatiques, géophysiques et économiques du pays.
– LAFORDASSE

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