Attendu avec impatience pour l’imminent regroupement de septembre, le retour du capitaine Riyad Mahrez en sélection, pour ce qui sera sa première sous Vladimir Petkovic, aura un impact doublement positif.
Aussi bien pour l’équipe nationale que pour le joueur, ce «retour à la normale» devrait, ainsi, servir les intérêts des deux parties, sportivement et bien au-delà et ce, pour plusieurs raisons. La réintégration de l’actuel sociétaire d’Al-Ahli dans la liste de Petkovic apportera, en premier lieu, une plus-value technique qui n’a pas son égal dans la sphère du football africain. En parallèle à sa palette et à tout ce qu’il peut faire balle au pied, sur un terrain, l’ancien faiseur de miracles à Leicester City fera également profiter l’équipe nationale et sa jeune garde en particulier de sa riche et longue expérience, ce qui n’est jamais négligeable quand on connaît le niveau d’exigence des échéances futures qui attendent les Fennecs.
A cela s’ajoute aussi le fait qu’en dépit de son exil doré en Arabie Saoudite, loin des lampions européens, Riyad Mahrez demeurait une tête d’affiche à l’international qui offre plus de visibilité aux prestations et résultats des Verts, ce qui n’est aucunement le moindre des apports dans le monde actuel.
Une plus-value qui n’a pas d’égal
De son côté, le quintuple vainqueur de la Premier League anglaise aura, assurément, la possibilité de continuer à écrire sa légende, de bonifier ses statistiques et de s’inscrire dans le livre d’or du football algérien à une très bonne place avec, entre autres distinctions, l’inatteignable statut de meilleur passeur décisif de l’équipe nationale à travers l’histoire. Le natif de Sarcelles aura tout autant la possibilité de participer à une seconde Coupe du monde de la FIFA après celle de 2014 au Brésil, ce qui semble être sa motivation première pour un retour aussi rapide après avoir «sauté» deux fenêtres internationales, celles des mois de mars et de juin.
En cas de qualification à l’édition 2026 qui se déroulera simultanément au Canada, Etats-Unis et Mexique, l’un des héros de l’épopée égyptienne de 2019 aura, à ce propos, l’occasion de marquer enfin les esprits en Coupe du monde, d’obtenir un match référence avec but et passe décisive après avoir traversé l’édition brésilienne comme un fantôme.
«Vivre» 2026 et égaler Belloumi et Madjer
N’ayant joué que le premier match à Belo Horizonte face à la Belgique, avant d’être remplacé dans le onze titulaire par Abdelmoumène Djabou, Mahrez s’était d’ailleurs distingué par un énorme ratage dès la 6ème minute face aux Diables Rouges avant de signer l’une de ses plus décevantes prestations sous le maillot vert. L’ancien joueur du Havre avait ensuite suivi les deux autres matches de poule, face à la Corée du Sud (4-2) à Porto Alegre et la Russie (1-1) à Curitiba, puis l’inoubliable huitième de finale face à l’Allemagne future championne du monde (1-2, a.p) du banc de touche sans disputer la moindre seconde. S’il retrouve son rôle au sein du groupe et éventuellement son brassard de capitaine, Mahrez pourra alors égaler les deux autres légendes du jeu à onze algérien et Ballon d’or continental comme lui, Lakhdar Belloumi et Rabah Madjer comme double mondialiste.
De meilleurs signes en direction des binationaux
Avec son numéro 7 sur le dos, dès le prochain rendez-vous face à la Guinée Equatoriale, il pourra auparavant reprendre son rôle de dynamiteur sur le flanc droit de l’attaque, où l’absence d’Adam Ounas, toujours sans club et qui n’a jamais donné la meilleure version de lui-même en sélection depuis la CAN 2019, et l’inexpérience de Badreddine Bouanani lui rouvrent un boulevard devant lui. En reprenant le fil avec lui, Vladimir Petkovic et la FAF, par ricochet, redonneront de meilleurs signes aux jeunes binationaux pour lesquels Riyad Mahrez est plus qu’une idole. Une assurance longue durée, en somme, qui agréera toute démarche à venir de l’institution fédérale envers les pépites franco-algériennes, ce qui ne sera, forcément, pas sans conséquence sur la qualité intrinsèque du groupe et la profondeur du banc, au grand bénéfice de l’équipe nationale.
RACHID BELARBI
