L’état des finances de la Fédération algérienne de football (FAF) est aussi imprévisible que la météo des mers. Il passe du rouge à l’orange puis au vert, au gré des réunions du bureau fédéral et des saisons. Annoncée en bonne croûte à l’automne, la fédération s’est permis un train de vie qui a vite fait de poser de nombreuses ques- tions, notamment après l’épisode de la restauration de l’hôtel où devait séjourner la délégation à Bouaké, lors de la CAN-2023. S’en sont suivis des cadeaux pour les clubs à qui la FAF avait avancé une partie des dettes contre un simple engagement écrit.

Une avance consentie malgré « la situation alarmante des finances de la FAF, telle que présentée par le bureau d’expertise comptable dans un communiqué. L’instance notait, par ailleurs, avec inquiétude « la fragilité de la trésorerie, ce qui rend incertain la mise en œuvre des actions futures de l’instance ». Un mois plus tard, l’instance revenait sur ce qu’elle avait annoncé pour faire part d’une « nette amélioration de la situation financière sur le dernier trimestre 2023 ». Puis arrière toute ! Arrive le scandale du siècle, concernant le dernier bilan financier où il est question d’un déficit équivalent au PIB d’un petit pays. Il ne s’agissait en réalité que d’une volonté délibérée et non assumée d’inclure le bilan de la double organisation du CHAN-2022 et de la CAN U17 la même année dans celui de la fédération.

La polémique née de cet acte et les accusations « de soupçon de corruption » pour les trois anciens présidents de la FAF ont rapidement laissé place à un communiqué plus optimiste et une embellie dont on ne saurait expli- quer l’origine. Même la commission des finances s’est abstenue d’expliquer cette meilleure santé financière. Elle s’est contentée de valider le contenu du dernier procès- verbal de la réunion de l’organe exécutif de la FAF. «Le bureau fédéral a entendu l’exposé du président de la commission fédérale des finances de M. Djamil Ould Amar sur la situation financière de la FAF qui présente à ce jour un solde positif garantissant l’équilibre financier entre les dépenses et recettes, ce qui permettra de financer confortablement le plan d’action inscrit au titre de l’exercice 2024», en attendant le prochain point !
-YANISB.