Annoncés un peu partout en Ligue 1, notamment dans des clubs soutenus financièrement par des sociétés étatiques, bon nombre d’internationaux demeurent, pour l’instant, sans club.

L’information, ou plutôt la rumeur a fait le tour de la ville en une poignée de secondes. Les réseaux sociaux aidant, la rue oranaise apprenait avec stupéfaction que la direction du Mouloudia d’Oran avait, aurait trouvé un accord avec …Sofiane Feghouli. A un moment donné de la journée d’avant-hier, presque tout le monde en parlait dans les fiefs habituels des supporters mouloudéens, aussi bien réels que virtuels. Les mieux initiés aux coulisses avançaient même certains détails comme la durée du contrat qui se serait de deux ans et les émoluments en euros autour de 60.000 mensuellement. A ceux qui doutaient de la véracité de l’information, rendue quasi inaccessible par le verrouillage médiatique autour de l’équipe, certains adeptes d’un optimisme démesuré évoquaient le recrutement de Yanis Hammache, le défenseur-latéral gauche recruté à Arouca, au Portugal, après une saison blanche à un prix défiant toute logique : 34.000 euros de salaire mensuel !

Feghouli annoncé au MCO

Bien que la comparaison ne tient pas entre un international à une seule cape comme Hammache et une des légendes des Verts qu’est Feghouli, le fait que la direction oranaise eut ramené un joueur qui évoluait dans l’élite portugaise a suffi pour aiguiser l’appétit des Hamraoua et leur faire croire que le conseil d’administration d’Hyproc, géré de main de fer par le membre et syndicaliste Ahmed Belkacemi, dit «El-Harrachi», soit capable d’un tel coup sur le marché estival des transferts.
Dans la folie ambiante et inhérente à cette rumeur, des voix se sont même élevées pour afficher leur «refus» de voir «Soso» débarquer vu «son âge avancé et son incapacité à s’inscrire dans un projet à moyen terme», évoquant même l’exemple de deux autres cadres de l’EN de Djamel Belmadi, champion d’Afrique des nations en 2019, Adlène Guedioura et Raïs M’Bolhi, dont la courte expérience au Chabab de Belouizdad a rapidement tourné au flop.

Un marché avare en talents

Feghouli n’était, cependant, pas le seul Vert à avoir été annoncé avec insistance au MCO, voire à la JS Kabylie, au Chabab de Constantine ou même au CRB. Les milieux de terrain, Farid Boulaya et Haris Belkebla, ont, tout autant, fait saliver les supporters des clubs sus-mentionnés après que des informations évoquant des «pourparlers assez avancés» eurent fuiter, notamment du Village méditerranéen où la direction du MCO, version Hyproc, a établi son QG bunkerisé. Tous trois sans club après la fin de leurs contras respectifs au Fatih Karagümrük (Turquie), à Ohod (Arabie Saoudite) et Al-Gharafa (Qatar), Feghouli, Belkebla et Boulaya représentent, ainsi, des pistes privilégiées pour les clubs sous pavillon étatique en cette période de transferts avare en talents réels et pauvres en têtes d’affiches susceptibles de faire monter les enchères.

Triste crépuscule

Le fait que d’anciens internationaux trentenaires vampirisent autant l’attention des supporters, comme cela se passe à Oran après l’acquisition de Hammache, et les rumeurs autour de l’ancien ailier fort du FC Valence renseigne, on ne peut mieux, sur l’absence de jeunes attractions locales tout comme cela confirme que la carrière de ces anciens Verts arrive bel et bien à son crépuscule. Surtout qu’il est assez rare de voir autant d’ex-internationaux de renom disponibles sur le marché et accessibles avec autant de facilité. Une situation inédite que la puissance financière des clubs sous pavillon pétrolier n’explique pas à elle seule.

RACHID BELARBI