Le sélectionneur national, Vladimir Petkovic, va faire son entrée dans le football continental. Après les deux sorties amicales du mois de mars, place aux choses sérieuses.
Même s’il n’en a pas parlé, lors de sa rencontre avec la presse à l’occasion de l’annonce de sa liste pour la fenêtre internationale de ce mois de juin, Vladimir Petkovic mesure parfaitement les enjeux de ces deux rencontres comptant pour les éliminatoires de la Coupe du monde 2026 et l’influence que les résultats enregistrés peuvent avoir sur la suite de sa carrière en tant que patron technique des Verts. L’idéal serait bien entendu d’enchaîner deux victoires de rang, à l’occasion de ces 3e et 4e journées afin de faire «aussi bien» que son prédécesseur, le si populaire Djamel Belmadi.
Deux succès aux dépens de la Guinée de Serhou Guirassy et chez l’Ouganda du rusé Paul Put offrirait, en effet, à Petkovic de passer la seconde moitié de l’année civile dans une certaine accalmie que son bilan chiffré aura forcément ramené. Une telle moisson complète donnerait, aussi et surtout, raison à ses choix très critiqués après l’éviction de certains cadres, comme Riyad Mahrez et Youcef Belaïli et d’autres valeurs sûres comme Farès Chaïbi et Bachir Belloumi.
La Guinée, un test grandeur nature
Une telle démonstration de force, qui plus est sans ces éléments qui faisaient partie du décor, il n’y a pas si longtemps de cela, signerait aussi la réussite du moment de sa politique de renouveau, sur les ruines de l’ère Belmadi. Or, si par malheur, un quelconque semi-échec ou carrément une défaite à domicile face au Sily punissait un manque de caractère des Verts, cela remettrait tout en cause et balayerait violemment tout l’argumentaire, assez maladroitement exposé lors de ladite conférence de presse. Cela suggérerait, également, un mauvais casting. Resterait, néanmoins, de savoir à quel niveau une telle erreur de jugement préjudiciable avait été commise : à la barre technique ou, plus compréhensible et plus tolérable, parmi le groupe choisi pour postuler au statut de mondialiste.
Confirmer la bonne impression de mars
C’est dire l’impérativité pour le sélectionneur national de réussir ses débuts officiels sur le banc des champions d’Afrique des Nations 2019 après avoir plutôt laissé bonne impression en mars, à l’occasion des amicaux des FIFA Séries et l’obligation de résultat pour les coéquipiers d’Ismaïl Bennacer afin de ne pas hypothéquer leurs chances de qualifier l’Algérie du football à sa cinquième phase finale de Coupe du monde après en avoir raté les deux précédentes éditions, en Russie mais surtout au Qatar, avec les conséquences que l’on sait sur l’aura d’un certain Belmadi.
Au grand complet depuis hier, après l’arrivée de Kévin Guitoune et Mohamed Amine Tougaï que le milieu de terrain de l’AS Rome, Houssem Aouar, a devancé de vingtquatre heures, le groupe de Vladimir Petkovic passera, en somme, un test grandeur nature en deux temps, avec un entracte aérien qui n’est certainement pas le bienvenu pour les organismes en cette fin de saison à rallonge, ce qui ne fera que le rendre plus difficile. Et son dénouement certainement plus convaincant, dans un sens comme dans l’autre.
RACHID BELARBI
