Il faudra patienter encore un peu plus de vingt-quatre heures pour connaître la composante humaine du groupe à la tête duquel Vladimir Petkovic livrera ses deux premiers matchs officiels à la tête de l’EN.

En attendant, le premier adversaire, la Guinée, a déjà entamé son stage en perspective de ce choc, prévu le jeudi 6 juin sur l’herbe du Nelson-Mandela Stadium de Baraki. Le Syli National est, en effet, en regroupement à Mohammedia, au Maroc, pour préparer ses deux prochaines rencontres dans le cadre de ces éliminatoires de la Coupe du monde 2026, dont la seconde l’opposera au Mozambique, le 10 juin, au Stade Ben M’Hamed El Jadida.
Depuis lundi, douze joueurs, dont les 3 gardiens de but, avaient déjà répondu à l’appel du sélectionneur Kaba Diawara, en attendant l’arrivée des autres, prévue hier, notamment la star de l’équipe et meilleur buteur africain en Europe cette saison, Serhou Guirassy, 28 buts en autant de matchs de Bundesliga avec le VFB Stuttgart, cette saison. Ce n’est pas encore le cas des Verts, dont le stage en amont de la fenêtre internationale de la FIFA ne débutera qu’en début de semaine prochaine. Ce qui laisse planer un certain doute, somme toute logique, sur le mode opératoire de Vladimir Petkovic et le timing choisi pour entamer la préparation effective de deux très importantes rencontres.

Un mode opératoire qui interroge

D’autant plus que l’ancien sélectionneur de la Suisse était resté assez longtemps en Algérie pour faire la tournée des clubs de l’élite professionnelle. N’aurait-il pas été préférable, au contraire, de faire l’impasse sur un tel exercice protocolaire beaucoup plus démagogique que didactique et d’être présent, ces jours-ci «au pays» ? En terme d’efficacité, être à pied d’œuvre en amont du stage serait, à n’en pas douter, doublement préférable que d’arriver (seulement) aujourd’hui et de se contenter de trois ou quatre séances d’entrainement collectif avant d’affronter une Guinée qui a accordé bien plus d’importance à ce face-à-face capital dans la course au Mondial.
Et s’il est vrai que Petkovic a emboîté le pas à son prédécesseur, en retardant au maximum l’annonce de sa liste des joueurs convoqués pour les deux rencontres de ce mois de juin, il est tout aussi vrai que Djamel Belmadi arrivait, en revanche, bien plus tôt au CTN de Sidi Moussa lorsqu’il était question de rendez-vous à l’importance non négociable.

Des opportunités inexploitées

D’autant plus que la majorité des joueurs (qui seraient) retenus pour ce stage pré-estival sont déjà en vacances. La Série A italienne (Bennacer, Aouar), le championnat Belge (Amoura), la Liga espagnole (Mandi), la Süper Lig Turque (Feghouli, Atal) tout comme l’Azerbaïdjan (Benzia) et l’Arabie Saoudite (Zeghba) ont, ainsi, baissé rideau le 26 mai dernier.
L’Angleterre (Aït-Nouri), la France (Boudaoui, Mandréa, Bentaleb, Benrahma, Bouanani, Gouiri), la Bundesliga (Chaïbi) et le Portugal (Belloumi, Guitane) l’avait fait une semaine auparavant, alors qu’au Qatar (Bounedjah, Brahimi), le championnat a pris fin en avril alors que la finale de la Coupe de l’Emir s’est jouée vendredi dernier. Les seules exceptions ont pour nom Benzia, qui a une finale de Coupe à disputer avec Qarabag contre Zira, le 2 juin, Tougaï puisque le championnat tunisien s’étalera jusqu’au 19 juin et Bekrar, vu que la Major Soccer League est en pleine saison. Des opportunités que Vladimir Petkovic aurait pu exploiter de diverses façons au lieu de rester inutilement au pays dans une période creuse puis de réduire incompréhensiblement la durée d’un stage précédant des rencontres de la plus haute importance.

RACHID BELARBI