En attendant que Vladimir Petkovic rende public sa liste des éléments concernés par la fenêtre internationale du mois à venir et mette fin au suspense, l’espace réservé au «produit local» ne se serait pas vraiment étendu depuis le dernier regroupement.

Au mois de mars, pour ses grands débuts sur le banc de la sélection nationale, à l’occasion du tournoi amical estampillé FIFA Séries, l’ancien driver de la Suisse avait, rappelons-le, inclus seulement trois joueurs évoluant en Ligue 1 – Mobilis dans sa liste, pourtant élargie de 31 noms ! Sans grande surprise, ces trois éléments, en l’occurrence le gardien de but Oussama Benbot (USM Alger), les défenseurs centraux, Zinedine Belaïd (USMA) et Mohamed Amine Madani (CS Constantine), ont été confinés à de simples rôles de figurants, puisque seul le dernier nommé a été lancé dans le grand bain, avec la prestation décevante que l’on sait.

Maintenant que Vladimir Petkovic sera confronté à l’obligation du résultat, étant donné que les deux rencontres à venir, face à la Guinée, le 6 juin au stade Nelson Mandela d’Alger puis, trois jours plus tard, dans la capitale ougandaise Kampala, s’inscrivent dans le cadre des 3ème et 4ème journées des éliminatoires de la Coupe du monde 2026, il serait vraiment intéressant de connaître le «quota» réservé aux joueurs de Ligue 1.

Figurants et présence symbolique

La logique voudrait, ainsi, que le club le plus performant tout au long de la saison compte, au moins, un représentant au sein du Club Algérie. La même logique imposerait presque en parallèle à tout sélectionneur national d’accorder du crédit aux joueurs qui ont brillé plus que les autres sur un plan purement individuel, à savoir celui ou ceux qui ont raflé la mise comme le meilleur buteur et/ou meilleur passeur de Ligue 1.

Or, il semblerait bien que Petkovic ait déjà réservé ses places en attaque aux éléments évoluant à l’étranger, ce qui serait, sans nul doute, une méfiance vis-à-vis du championnat national et une remise en cause de sa crédibilité en tant que tel, alors que ledit responsable technique avait défrayé la chronique dans sa démarche populiste plus qu’analytique, consistant à assister à une séance d’entraînement de chaque club de Ligue 1. Si le successeur de Djamel Belmadi venait à ne pas accorder une confiance ne serait-ce que symbolique à certaines valeurs sûres du championnat national, sa démarche à l’encontre des clubs de l’élite professionnelle n’aurait, en effet, été que démagogie populiste.

Démagogie populiste ou réelle conviction ?

Car, quand bien même l’énorme enjeu de ces rendez-vous au parfum de campagne mondialiste obligerait tout sélectionneur à sa place à choisir les joueurs les plus performants, sans se soucier vraiment de leur statut de local ou d’expatrié, c’est la démarche de Petkovic en elle-même qui le condamnerait presque à piocher dans les clubs de la L1 pour exécuter empiriquement ce qu’il a plaidé théoriquement.

D’autant plus que le second adversaire des Verts dans ce double rendez-vous pré-estival, à savoir l’Ouganda, ne présente quasiment aucun danger, notamment sur le plan offensif, pour l’EN, comme nous l’avions suggéré dans ces mêmes colonnes dans notre dernière livraison. De là à dire, dès lors, que Vladimir Petkovic aurait bien préparé son coup, en ne retenant dans sa liste que des locaux à vocation défensive, il y a un grand pas à franchir que seule une confirmation officielle via la publication de sa désirée liste nous permettrait d’enjamber.

RACHID BELARBI