Bienvenito signore Vladimir Petkovic (Soyez le bienvenu) au pays de tous les contrastes footballistiques. Pour votre premier examen, devant la presse algérienne, on peut dire tout de go que, techniquement, il y a beaucoup de choses à revoir, afin de se rapprocher des standards d’une vraie conférence de presse. Ce volet-là n’est évidemment pas de votre ressort, puisque le minimum aurait voulu que des oreillettes et un service de traduction soient disponibles pour le coach et pour les journalistes. On fera beaucoup mieux la prochaine fois.
Cette fois-ci, on a eu droit à la présence d’une charmante dame venue directement du Centre culturel italien d’Alger, qui maîtrise certes la langue de Dante, mais bien loin de maîtriser le vocabulaire footballistique. D’où les approximations et les incompréhensions à certains moments. Une véritable petite torture pour elle et le parterre de journalistes qui se deman- daient régulièrement s’ils avaient compris la même chose. Quant à notre collègue Saïd Fellak, drapé dans son beau costume de scène d’officier média, il a le temps d’apprendre les subtilités de la fonction, notamment les distances normatives et le chuchotement à l’oreille…
Bref, passons au contenu de cette conférence de presse, où Petkovic a su distiller quelques bonnes idées, tout en affichant une certaine aisance, malgré le handicap de la langue et sa méconnaissance encore de la sélection. Il a su éviter les réponses compromettantes, reconnaissant implicitement l’excellent travail réalisé par son prédécesseur, Djamel Belmadi, sans jamais le nommer. En revanche, lorsque la question relative à la pression a pris place dans la salle, l’ancien sélectionneur de la Nati a reconnu qu’il avait besoin, comme tous les entraîneurs, d’une pression positive, mais il a été catégorique : il n’aime pas la pression négative. Poussant la réflexion plus loin, Petkovic a même mis les raisons de l’échec de la dernière CAN-2023 sur le dos justement de cette pression.
Ainsi, il a rejoint les déclarations du sélectionneur de la Mauritanie, Amir Abdou, mais surtout celle du capitaine des Verts, Ryad Mahrez, qui, au retour à Alger, avait évoqué le même paramètre qui, selon lui, aurait pesé en partie sur le rendement des Verts. Des messages à décoder sérieusement pour comprendre ce qui s’est réellement passé à Bouaké. Le technicien suisso-bosniaque n’omettra pas de répondre sans détour lorsqu’on l’a interrogé sur d’éventuels contacts avec son compatriote et ex-patron des Verts (2011-2014),Vahid Halilhodzic. «Je compte le faire prochainement », a-t-il lancé. Une Bonne idée pour en connaître davantage sur le milieu et ses codes.
Au final, il ressort que Petkovic se doit de se familiariser rapidement avec son environnement, afin d’éviter de manquer un détail qui pèserait par la suite dans la balance des résultats. L’homme donne l’impression d’être sage et pondéré, mais loin de se laisser guider par autrui, en matière de choix des joueurs, de gestion du groupe et des options de jeu. Bienvenuto signore Petkovic et merci pour votre « Ramadan Kareem ! »
LAFORDASSE
