A un mois de la fenêtre FIFA du mois de mars (du 18 au 26 mars 2024), la Fédération algérienne de football n’a toujours pas réussi à trouver un remplaçant pour le sélectionneur national Djamel Belmadi. La situation contractuelle n’étant toujours pas tranchée, le bras de fer entre ce dernier et son employeur risque de prendre une tournure fâcheuse pour la fédération. Il est possible que la FAF soit en voie d’être sanctionnée triplement : doublement sur le plan financier et sur l’avenir de la sélection appelée à connaître des changements brusques, à la veille d’échéances importantes (3e et 4e journées des éliminatoires du Mondial- 2026 en juin prochain et les éliminatoires de la CAN – Maroc -2025 durant les mois de septembre, octobre et novembre 2024).

Sur le plan financier, la FAF de par son catastrophique management du dossier Belmadi, sera appelée à délier la bourse pour d’une part payer les mois de salaires de ce dernier ainsi que le montant engendré par le contentieux, et d’autre part assurer les salaires du nouveau sélectionneur et les membres de son staff. Quand on sait qu’un entraîneur de haut rang ne peut émarger au-dessous de 120 000 à 150 000 euros/ mois, sans compter les extras (location d’un logement car il serait impensable de croire que le prochain sélectionneur puisse prendre la chambre de Belmadi au CTN de Sidi Moussa, un véhicule, et autres), l’instance fédérale devra trouver les finances pour assurer ce nouveau contrat.

La troisième sanction est d’ordre purement sportif puisque dans les quinze prochains jours, la FAF devra arrêter une liste élargie de joueurs qui seront retenus pour le stage et le tournoi du mois de mars en Algérie. Qui va établir cette liste si d’ici cette date, aucun technicien ne pointera le nez du côté de Dely Ibrahim ? A moins qu’on se rabatte sur celle de la dernière CAN concoctée par Belmadi et qui comprend 50 joueurs susceptibles d’être présents en mars prochain. Un rendez-vous appréhendé par tous, d’au- tant que les noms qui ont défilé pour reprendre les rênes des Verts n’ont tou- jours pas convaincu l’opinion sportive natio- nale. Et encore moins la manière adoptée (commission ad hoc) qui se disperse dans tous les sens avec l’ingérence d’un vieux logiciel périmé.

Le forcing fait autour du technicien portugais Carlos Queiroz a-t-il été vraiment un véritable flop ? Certes, cet entraîneur a été remercié par la Fédération qatarie de football (QFA) quelques semaines seulement avant la Coupe d’Asie que ce même Qatar a gagnée sur ses terres, mais les avis divergent quant à son départ. Pour la fédération, ce sont les joueurs qui ont demandé de changer de sélectionneur en raison de son comportement. Pour les observateurs, ce sélectionneur est diminué physiquement. Mais il faudra attendre la réunion du prochain Bureau fédéral qui va annoncer l’heureux élu et calmer l’attente des millions de supporters des Verts. Peut-être avec un intérim de Madjid Bougherra.

Ainsi, de l’échec à la dernière CAN, la FAF est passée à la crisette, surtout que sur les réseaux sociaux, la grogne monte chaque jour contre l’amateurisme et l’à- peu- prisme avec lesquels la fédération gère le présent. Les risques d’hypothéquer l’avenir des Verts et celui de Walid Sadi sont grands.

– LAFORDASSE