Il s’agit vraisemblablement d’une première : enune journée, la presse sportive a eu pour son grade à travers la réaction énergique, ce week- end, de trois entités à la fois. L’AIPS, la CAF et le ministère de la Communication. La situation déplorable à laquelle est parvenue cette corporation, depuis quelques années, a fait réagir les ins- tances, notamment à l’occasion de la CAN-2023 en Côte d’Ivoire, où plusieurs dérives et dépasse- ments ont été enregistrés.
Tant la CAF que l’AIPS ont dénoncé les attitudes rétrogrades, qui déshonorent la profession, constatées dans les espaces réservés à la presse, dans les salles de rédaction et les travées des stades de Côte d’Ivoire. Du chauvinisme béat aux règlements de compte, y compris sur le groupe WhatsApp mis en place pour la circonstance, jamais une CAN n’aura connu un tel foutoir.
En Algérie, la gestion désastreuse de la fin de mission du sélectionneur national, Djamel Belmadi, à la tête des Verts par une Fédération algérienne de football, qui s’est révélée d’un très bas niveau, a créé une polémique sans précédent. Elle a fait réagir les pouvoirs publics au point de voir le ministre de la Communication, Mohamed Laâgab, descendre dans l’arène pour interpeller une corporation qui a perdu ses repères.
Dans la salle de presse du stade du 5-Juillet, le ministre n’est pas allé avec le dos de la cuillère pour décrire le miroir désespérant que reflète certains médias nationaux (médiamensonges), à travers des plateaux TV. Et également, des pseudos consultants tout comme et des sous-traitants, affublés de titres de journaliste, qui ont égaré toute notion de déontologie et de professionnalisme.
Laagab a passé en revue les règles et autres principes de traitement de l’information et de l’analyse journalistique, devant un parterre de représentants des médias, dont certains sont les auteurs mêmes de ces comportements odieux, qui ternissent l’image de la corporation et celle de l’Algérie. Faisant semblant de ne pas être concernés, certains d’entre eux avaient le regard fuyant et une posture gênée.
A l’évidence, le ministre a mis le doigt sur tous les maux, mais le plus important est de voir ce dis- cours connaître une réelle application sur le ter- rain. Il est plus que vital de mettre fin à cette hégémonie de la médiocrité et de la décadence qui touchent nos médias. D’autant que le ministre Laagab évoquera même une question de sécurité nationale, lorsqu’il faudra traiter à l’avenir des questions liées à la souveraineté du pays et dont la sélection nationale fait partie.
Bref, le silence de Belmadi, magnifié par les uns et dénigré par une minorité, mais adulé et res- pecté par la majorité des Algériens, a été salu- taire quelque part, pour qu’enfin cesse cette presse indécente et son corollaire de productions insalubres.
– LAFORDASSE
