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ALG : Le Collège technique, entre projet utopique et instrument révolutionnaire

LAFORDASSE

Quand partout les Fédérations adoptent des schémas de développement, basés notamment sur la formation académique, soit pour rattraper leur retard ou bien pro- gresser davantage dans leurs démarches entamées depuis un temps, le football algé- rien demeure empêtré dans ses travers. Il y a bien eu cette parenthèse et lueur d’espoir amorcée par le passage de Kheïreddine Zetchi à la tête de la Fédération, à travers la mise en place de deux structures acadé- miques de formation (Khemis Miliana et Sidi Bel-Abbès) et l’ambitieux projet du centre régional technique de Lala Setti, à Tlemcen, mais ces projets ont été vite éteints.

D’abord, par la faute d’une instabilité, devenue chronique, à la tête de l’instance fédé- rale depuis 2021, mais surtout par certains irresponsables et d’autres rancuniers, ali- mentant un vieux débat. Il consistait à clamer haut et fort que la Fédération n’a pas le droit de former, et que c’est aux clubs qu’incombe cette mission. D’un revers de main, ils faisaient fi de tous les exemples et autres modèles existants un peu partout à travers le monde. Ainsi, tout récemment, le président d’une Fédération voisine a mis sur la table l’équivalant de 8 millions d’euros pour un grand projet de développement, intégrant la Fédération, les clubs et le sec- teur privé à travers sa direction technique.

En Algérie, un pas réglementaire a été franchi, celui de la mise en place du Collège technique, installé officiellement le 12 décembre dernier. Mais qu’adviendra-t-il de cette structure consultative que cer- tains voudraient voir comme un véritable organe d’expertise et une force de proposition participative dans un réel processus de développement sur au moins deux quinquennats ? Dans le Décret exécutif n°14-330 du 27 novembre 2017 fixant les modalités d’organisation et de fonctionne- ment des Fédérations sportives nationales, ainsi que leur statut-type, il y a lieu de pourvoir ce Collège technique de commis- sions spécialisées ou de compositions ad hoc. Sera-t-il le cas ?

Sera-t-il le cas également pour son ouver- ture à d’autres compétences nationales, telles que les anciens sélectionneurs que sont les Rabah Saâdane, Meziane Ighil, Abdelhak Benchikha ou Ali Fergani ; les anciens DTN, comme Mustapha Biskri, Boualem Laroum, mais aussi des techni- ciens de renom, à l’image de Boualem Charef, Abdelkrim Bira, Hocine Zekri, Rachid Bouarata, Mourad Ouardi, Abdelkader Iaïche, Abdelkader Amrani ; voire les instructeurs CAF, comme Fouad Chiha et Nacereddine Sadi, et des cadres des institutions de for- mation (écoles, universités, instituts) ? Pour ne citer que ceux-là.

Toutes ces interrogations demeurent posées face à des lendemains qui risquent de déchanter dans un football national en proie à l’instabilité, au dirigisme, aux pro- blèmes structurels, à la faiblesse des finan- cements alloués au développement et à la formation, et aux choix peu porteurs de progrès. D’où le risque de voir cet instru- ment «révolutionnaire», qu’est le Collège technique, mourir dans l’œuf, sans mettre les ailes et survoler suffisamment loin pour contribuer à l’essor de notre football.
– LAFORDASSE

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