«Larbi Benbarek prenait un pourcentage sur le billet de chaque spectateur venu spécialement le voir jouer dans tous les stades de France », c’est par ces paroles que l’ancien gardien de l’équipe de France Dominique Colonna résu- mait la popularité et le talent de la Perle Noire, le Marocain, international français (1938-1954). Plus d’un demi-siècle plus tard, ils ne sont que quelques-uns à pouvoir se targuer d’une telle popularité et de cette faculté de drainer les sup- porters en masse, les amoureux de la balle ronde. Ils ont été quelques-uns chez nous, principalement durant les années 70-80, une période durant laquelle les Hassan Lalmas, Lakhdar Belloumi, Salah Assad, Rabah Madjer, Mustapha Dahleb, Freha Abdelkader, évoluaient dans des stades archicombles, à offrir un spectacle grandiose de leur maîtrise, leur technicité et leur élégance sur le terrain.
De véritables inconditionnels et fans capables des plus grands sacrifices pour se procurer le précieux sésame et se trouver une place en tribune. On les retrouve même dans les endroits les plus anodins, terrasse d’habitation, perchés à des poteaux d’éclairage, au sommet d’une colline… lorsqu’ils n’ont pas réussi à se trouver une place ou à se frayer un chemin jusqu’aux tribunes. Aujourd’hui, l’enfant d’Oran, Youcef Belaïli, un joueur hors normes, celui qui « éclaire la lumière », selon son coach au Mouloudia d’Alger, Patrice Beaumelle, fait partie de cette catégorie de joueurs. Les seigneurs du jeu à onze, capables de renverser ou changer le cours d’une rencontre par un éclaire de génie. Son début de saison avec le Doyen (10 buts 6 passes décisives) fait sensation auprès des Chnaoua.
Il a propulsé le vieux club algérois en tête du classement de L1. Des débuts en fanfare que le Mouloudia d’Alger n’a plus connu depuis 2010, l’année de son dernier sacre en cham- pionnat. Repêché par l’ancien président de la FAF, Kheïreddine Zetchi, qui avait refusé d’ajouter 2 ans supplé- mentaires à la sanction prononcée par la FIFA à l’encontre de Youcef Belaïli (2 ans au lieu de 4), alors que plusieurs res- ponsables l’enjoignaient de le faire. Le génial Oranais, qui s’était alors exilé en Tunisie pour renaître de ses cendres (2 ligues des champions de la CAF 2018 et 2019) à l’Espérance de Tunis, a mis un certain Djamel Belmadi sur son chemin qui en a fait un maître à jouer de sa machine à gagner entre 2018 et 2022. Ses perfor- mances lui ouvrent à nou- veau les portes de la sélection à 45 jours du début de la CAN-2023 en Côte d’Ivoire.
Ce jeudi, Belaïli et le Mouloudia d’Alger vont encore faire le plein au stade du 5-Juillet, à partir de 18h, face au Paradou AC et ses jeunes pépites. Un rendez- vous entre deux équipes joueuses que les Chnaoua et l’ensemble des amoureux de la balle ronde ont attendu depuis belle lurette.
– DJAMEL.O
