Souvent, dans la quête d’une quelconque vengeance, il n’y a pas de vainqueur. Cela devrait s’appliquer à ce qui se passe actuellement à notre football avec ce nouveau front que vient d’ouvrir la Fédération avec quelques dirigeants et présidents de Ligues, à l’image de la Ligue nationale de football amateur (LNFA) et son président, Ali Malek (à gauche de notre photo), ou bien la Ligue régionale de Annaba présidée par Amar Bahloul (à droite de notre photo). En effet, l’épisode Abdelkrim Medouar, candidat désespéré à la présidence de la FAF, en septembre dernier, qui a fait les frais d’un retrait de délégation pour gérer la Ligue de football professionnel dont il était le patron, c’est au tour des suivants d’être poussés sans ménagement vers la sortie de leur structure.
La main tendue du nouveau président de la FAF, Walid Sadi, et le discours de rassembleur lors de son élection ont plutôt laissé place à Seif El Hadjadj, comme on dit, pour décapiter le maximum de têtes, sans penser à la manière, encore moins aux conséquences, reflétant l’image que donne notre football. Car si, pour le poste de secrétaire général, le président était dans son bon droit de nom- mer son homme de confiance et celui qui, à ses yeux, rassemble toutes les qualités requises pour occuper cette fonction, ou bien pour le centre technique national de Sidi Moussa, où il y avait des manquements, pour d’autres, il y a de sérieuses questions qui se posent sur la manière avec laquelle est menée ce qui s’apparente à une véritable vendetta !
Des pratiques peu orthodoxes sont prônées, d’ailleurs, pour dégommer tel ou tel, au mépris des règles de bienséance, d’autant que le scénario proposé a été curieusement annoncé auparavant par des youtubeurs et autres influenceurs, dont la virulence envers la Fédération et plusieurs acteurs du football n’est plus à présenter. Encore plus curieuse- ment, ces mêmes youtubeurs sont les premiers à annoncer et confirmer les décisions du Bureau fédéral, avant même la publication du communiqué, retraçant les conclusions et les résolutions prises.
En plus de l’instabilité chronique, dans laquelle s’est installée la Fédération, les échecs répétitifs de capter une place au Comex de la CAF ou bien d’organiser une CAN, les règlements de compte, qui se déroulent sous le silence des décideurs et avec la complicité de plusieurs médias, d’habitude promptes à se mettre en ordre de bataille pour la moindre défaillance commise par d’autres dirigeants, n’honorent pas la discipline et ne donnent pas la bonne image souhaitée. Les décisions prises à la hussarde par la FAF à l’encontre de certains dirigeants, pourtant élus par leurs pairs, créent une atmosphère lourde et de l’incertitude sur la manière de gouverner par la menace et la peur.
Si certains jubilent pour s’être débarrassés de dirigeants encombrants, trop vieux ou tout simplement mal-aimés, la réalité est plutôt amère sur le sort de ceux qui ont donné au football national durant des décennies, avant d’être jetés comme des malpropres. Un Ali Malek tout comme Amar Bahloul auraient pu terminer leurs mandats et partir par la grande porte, mais le clan décideur en a voulu autrement, car le premier aurait tenu tête au nouveau président de la FAF et le second était dans le contrat pour assouvir une vielle vengeance, liée à la disparition du regretté Ahmed Mebrek, ancien président de la Ligue régionale de Annaba.
Le plus malheureux, c’est que lorsque ces mêmes dirigeants décèdent, tous les hypocrites du monde viennent à leurs enterre- ments pour louer leur passé et leurs qualités, comme ils l’ont fait avec le défunt Mohamed Laïb, à qui beaucoup avaient rendu hommage, vendredi, au moment où on le mettait sous terre, mais qui, durant des années, a été malmené, alors qu’il avait tout donné au football et à son club de toujours, l’USM El-Harrach.
LAFORDASSE
