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ALG : Atal, un avenir en pointillé

Rachid Belarbi

Frappé d’une lourde suspension par la Ligue de football professionnel et condamné à rester en marge de la compétition officielle jusqu’à la fin décembre, Youcef Atal met inévitablement en danger son statut en sélection.

Bien que la cause palestinienne soit, dans l’absolu, « une bonne raison » de prendre le risque de déplaire outre-méditerranée, écoper d’une aussi longue sanction a sérieusement hypothéqué la carrière à court terme de l’international algérien qui se trouve, désormais, privé de terrain et persécuté en dehors.
Visé en France par une enquête pour «apologie du terrorisme» après une publication sur les réseaux sociaux, le piston droit des Verts a, ainsi, été suspendu sept matches par la commission de discipline de la LFP, soit jusqu’au 20 décembre prochain. L’OGC Nice l’avait, de son côté, d’ores et déjà suspendu « jusqu’à nouvel ordre » sans pour autant préciser la nature de la sanction qu’il encourait, le timing de son annonce, encore moins une quelconque compassion pour son élément. Mais alors qu’il risquait un licenciement pour faute grave et, donc, une résiliation de contrat unilatérale sans avoir à verser d’indemnités, le club azuréen se serait révisé et serait plutôt enclin à le «vendre» au prochain mercato hivernal, vu la valeur marchande du joueur qui est estimé à 7 millions d’euros par le site allemand spécialisé, Transfermarket.

Les 7 M€ qui font réfléchir Nice

Et si, côté algérien, aucun signe de soutien n’a été affiché par la FAF ou le MJS, ce qui interroge sérieusement sur le «sort» qui lui est réservé avec l’EN, l’ancien défenseur de Courtrai a reçu récemment un geste d’encouragement de la légende mondiale du MMA, Khabib Nurmagedov qui a publié une story avec une photo de Atal et dans laquelle il a tancé le manque de liberté d’expression en France.
L’absence d’un quelconque réconfort étatique inquiète, d’ailleurs, au moment où le champion d’Afrique 2019 avec l’EN risque d’être puni pénalement en France où une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Nice et une plainte pour «provocation à la haine ou à la violence à raison d’une religion déterminée» a été déposée par l’influent lobby juif qu’est le CRIF. Risquant jusqu’à sept ans de prison si par malheur il était condamné, Atal a, entre-temps, été également directement ciblé par Amélie Oudéa-Castéra, la ministre des Sports française, qui a même rappelé «prendre l’affaire très au sérieux».

Vilipendé en France, pas soutenu en Algérie

«Je salue l’ouverture par le parquet de Nice d’une enquête préliminaire pour apologie du terrorisme et provocation publique à la haine ou à la violence à raison d’une religion déterminée, concernant Youcef Atal. Elle fait suite au signalement conjoint de Christian Estrosi et du Préfet, avec lesquels j’avais pu échanger dès hier matin. Je me félicite que le Conseil national d’éthique de la FFF, comme c’est son rôle, se soit emparé des faits. Les instances disciplinaires de la LFP sont, désormais, saisies du dossier. Je serai vigilante à l’égard des décisions qui seront prises à son issue», a-t-elle ainsi indiqué dans un message posté sur les réseaux sociaux comme pour mettre davantage de pression sur ces mêmes instances afin de faire preuve de «fermeté pour l’exemple».

Sacrifié sur l’autel du politiquement correct ?

Au milieu de tout cela, sans soutien publique de sa fédération, de son sélectionneur, de ses coéquipiers et même des institutions étatiques de son pays, Youcef Atal voit d’ores et déjà le stage de novembre être sérieusement menacé, vu qu’il serait resté plus d’un mois sans compétition officielle.
Et même s’il aura le temps de reprendre le fil de sa carrière une fois sa suspension purgée et d’être prêt pour la Coupe d’Afrique des Nations, en Côte d’Ivoire (13 janvier-11 février), aucun indice ne laisse présager le meilleur pour l’enfant de Boghni. Du moins à court terme.
Un simple communiqué signé du nouveau président de la FAF, Walid Sadi, une déclaration du MJS, une vidéo de trente secondes de Djamel Belmadi ou encore des messages de compassion sur les réseaux sociaux des poids lourds du vestiaire en sélection auraient assurément rassuré le joueur et l’opinion sportive nationale sur l’indéfectible soutien de «l’Algérie du football» à cette «noble cause». Or, un tel silence gênant n’augurerait rien de bon pour le principal concerné.

RACHID BELARBI

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