Dans un communiqué, « La Fédération algérienne de football (FAF) a officiellement transmis à la Confédération africaine de football (CAF) un courrier par lequel elle l’informe de sa décision de retrait de la candidature de l’Algérie pour l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations Total Energies (CAN), des éditions 2025 et 2027», a indiqué la FAF sur son site internet. L’instance fédérale a expliqué que « ce retrait est motivé par la nouvelle approche de la FAF relative à la stratégie de développement du football en Algérie. La FAF concentrera désormais ses efforts dans la réorganisation et la redynamisation du football en Algérie, de même qu’elle réitère son engagement indéfectible au profit du développement du football africain. A cette occasion, la FAF adresse ses vifs remerciements à la grande famille du football africain pour la compréhension de sa décision qui ne signifie nullement un désengagement de l’Algérie par rapport au sport-roi dans le continent», a souligné la Fédération algérienne de football.
Botola croit savoir que le ministère de la Jeunesse et des Sports avait depuis un moment déjà suggéré au secrétaire général FAF, Mounir Debbichi, d’envisager un retrait de la double candidature algérienne pour l’organisation de la CAN -2025 et 2027. Toujours selon nos informations, les multiples visites des dirigeants de l’instance panafricaine à Alger et à leur tête son président Patrice Motsepe et le SG de la CAF, Veron Mosengo Omba, avaient fini par convaincre la tutelle de la nécessité de se retirer d’une course « déloyale ». Comme rapporté par Botola, le 18 avril 2023 dernier « La CAN-2025 ira au plus offrant », les responsables de la CAF, pris à la gorge financièrement (la CAF doit verser 50 M$ à Lagardère), ont carrément fait comprendre que le dossier algérien aurait plus de chances d’aboutir si l’Algérie consentait à donner un coup de pouce à la CAF.
Un coup de pouce à plusieurs millions de dollars, puisqu’il était question que la Sonatrach, la première compagnie d’Afrique s’implique au niveau de la CAF et qu’Air Algérie en fasse tout autant. Au-delà, des capacités avérées des deux entreprises à venir en aide aux finances de la CAF sous la forme d’un partenariat, c’est la manière qui n’a pas plu à Alger, malgré la visite discrète de Veron Mosengo Omba et ses entrevues avec les P-DG de Sonatrach et Air Algérie. Une crispation accentuée par l’épisode Mediapro lors de la finale retour de la Coupe de la CAF (USMA – Young africains) et le simulacre d’élection au comité exécutif de la CAF en juillet dernier durant lequel Djahid Zefizef a été battu par le Libyen Abdulhakeem Al Shalmani, soutenu ostentatoirement par Fawzi Lekjaâ. Un épisode qui a grandement affaibli le président Patrice Motsepe et son secrétaire général Veron Monsego Omba, à mi-mandat. Les deux hommes avaient fait campagne pour l’Algérien, un soutien dont le poids est apparu très faible (15 voix).
L’arrivée d’une nouvelle équipe dirigeante à Dely Ibrahim apparaît comme une belle opportunité de se débarrasser d’un dossier devenu encombrant au fil du temps. Surtout que contrairement à la Fifa, à la CAF le choix des pays hôtes est confié aux seuls membres du comité exécutif où Fawzi Lekjaâ a la pleine main. Un contrôle accentué un peu plus depuis qu’il a fait élire le Soudanais Mutasim Gafar Sirelkhatim et le Malawi Walter Nyamilandu Manda. Une décision souveraine donc, qui intervient à la veille de l’annonce officielle de la CAF. L’Algérie qui n’a rien à prouver notamment en matière d’organisation (Jeux méditerranéens -2021, CHAN-2021, CAN U17, Coupe arabe U17 et Jeux arabes…) envoie un énième message à la CAF. On ne peut se contenter de jouer les seconds rôles. Car c’est bien de cela qu’il s’agit, comment faire passer un dossier où bon nombre d’infrastructures sont à construire ou à rénover contre un autre où tout est prêt, même pour demain ?
