Dans deux mois, le sélectionneur national, Djamel Belmadi, soufflera sa cinquième bougie à la tête des Verts (août 2018 – août 2023), ce qui est déjà en soi un record pour un sélectionneur algérien depuis l’indépendance. Pourtant, l’équipe nationale a vu passer de grands noms, tels que les Lucien Leduc, Rachid Mekhloufi, Abdelaziz Bentifour, Abdelhamid Kermali, Rabah Saâdane, Vahid Hallilhodzic ou bien Christian Gourcuff pour ne citer que ceux-là. Mais Belmadi se singularise par une flopée d’éléments qui font de lui un cas unique dans les annales de notre football.
En plus de la belle CAN en Egypte en 2019, décrochée contre toute attente à peine une année depuis sa venue, Belmadi a établi un record qu’il sera difficile à battre de nos jours, celui des fameux 35 matchs sans défaites, soit à deux doigts du record détenu par l’Italie, et à égalité avec l’Espagne et l’Argentine. Rien que ça ! Il est en passe de battre un autre record, en septembre prochain, si les Verts parviennent à enchaîner leur sixième succès par une qualification à la CAN face à la Tan- zanie, soit 18 points et le plein total. En cinq ans, Belmadi, il n’a trébuché que cinq fois (une moyenne d’un match par an), alors que son équipe est restée invaincue d’octobre 2018 à janvier 2022 (trois ans et trois mois).
En 2019, il a été élu meilleur entraîneur du continent et s’est hissé à la 4ème place mondiale en compagnie de Pochettino, juste derrière Klopp et Guardiola. Evidemment, comme dans le football il y a des faux-pas et des défaites, Belmadi n’a pas réussi à se qualifier avec la sélection nationale au dernier Mondial au Qatar en 2022. On ne va pas revenir sur ce cruel épisode, mais l’homme a réussi à se relever et à aller de l’avant en investissant cette fois dans un nouveau pro- jet, celui de rebâtir une nouvelle équipe avec quelques cadres extrêmement motivés et une nouvelle génération de joueurs promet- teurs, tels Aouar, Hadjam, Bouanani, Fares Chaibi , Amoura et … d’autres à venir.
Malgré cet extraordinaire palmarès difficile à égaler, des cercles multiplient à un rythme soutenu les campagnes de dénigrements, véhiculés par des médias privés souvent bien « nourris ». Ils s’en prennent à Djamel Belmadi non pas sur des éléments fondés en relation avec le volet tactique, le choix des joueurs, le management de l’équipe, mais pour des raisons qui obéissent à des agendas ou à une animosité née et entretenue à desseins. Son refus radical des ingérences et des passe-droits les dérange dans la mesure où ils ne peuvent plus réaliser des affaires lucratives que ce soit avec l’équipe nationale ou le football national.
En maintenant l’équipe nationale en haut de l’affiche, Belmadi aura réussi le génial pari de hisser l’étendard des Verts toujours plus haut. Populaire à travers tout le pays, le public annabi, venu en force lors du match contre la Tunisie, lui a montré toute sa reconnaissance. Son crédit est toujours intact, d’autant qu’il s’est engagé sur un projet de rajeunissement et de reconstruction qui permet aux anciens de glisser tout doucement vers la porte de sortie et aux nouveaux de pénétrer progres- sivement dans leur nouveau jardin. Et pour assurer cette transition en douce, l’Algérie ne trouvera pas mieux qu’un Belmadi dont le tra- vail et la performance ont fait leurs preuves.
LAFORDASSE
