ALG : Le joueur local et le football amateur, des slogans pas plus
LAFORDASSE

En parcourant de nouveau les 21 points inscrits au programme de l’actuel président de la Fédération algérienne de football, au moment de son élection, ni le football amateur, ni le joueur local ne figurent vrai- ment au chapitre des priorités. Un axe de développement nullement écrit ni explicité par une démarche méthodologique et un programme quantifié à moyen et à long terme, en dehors des généralités et d’effets d’annonce. Le football amateur n’a connu aucun changement notable depuis maintenant plus d’une année, si ce n’est la réélection de la plupart des présidents des Ligues qui le gèrent pour reconduire le même système qui a prévalu depuis des décennies, avec les mêmes acteurs et les mêmes méthodes.
Pourvoyeur par excellence de joueurs pour le monde professionnel, il n’est aujourd’hui que symboliquement représenté par le seul footballeur local (Mohamed Amine Madani, JS Kabylie), évoluant au sein de l’effectif du sélectionneur national, Vladimir Petkovic, pour ce dernier stage de l’année 2024. Le défenseur des Canaris est le seul « rescapé ». Une présence qui met à mal le matraquage des blablateurs et sous-trai- tants des plateaux TV qui n’ont de cesse de louer la démarche annoncée par la FAF, celle de la présence en continu de Petkovic afin de suivre de plus près le championnat national et les joueurs locaux. Encore un leurre !
Et dire que dans un passé récent, le football algérien disposait d’une sélection nationale locale, qui travaillait régulièrement sous la conduite d’un staff technique, certes pour préparer l’échéance CHAN-2023 que notre pays a organisé, mais elle a permis de créer une dynamique, un intéressement et un engouement pour les footballeurs issus du championnat. D’ailleurs, certains d’entre eux ont réussi à se projeter à l’étranger, à l’image du gardien Alexis Guendouz, Haïthem Loucif, Zindeddine Belaïd ou Ahmed Kendouci, sans compter ceux qui ont déjà tenté l’expérience, comme Zakaria Draoui, Farid Chaâl, Houssem-Eddine Mrezigue, Aymen Mahious, Karim Aribi ou Abderrahmane Meziane, avant de retourner au pays.
Aussi, la décision de faire l’impasse sur le prochain CHAN est-elle considérée par les observateurs et connaisseurs avertis comme un coup très dur porté au joueur local, le privant d’une opportunité idéale de se frotter davantage au football du continent et de progresser dans son cursus d’apprentissage et d’une vitrine à l’international. En quoi la FAF est-elle mieux par rapport à d’autres associations, censées être moins nantis, mais qui ne ratent aucune compétition ou échéance, qu’elle soit dédiée aux jeunes catégories, aux féminines, au Futsal ou au Beach-Soccer, pour y prendre part et progresser sur tous les plans ?
Une question qui mérite d’être posée au premier patron du football, mais qui, à notre sens, n’aura jamais de réponse. Le joueur local et le football amateur ne sont et ne resteront qu’un vain slogan, pas plus !
– LAFORDASSE