Nous ne vous oublierons jamais. La question mémorielle s’est invitée aux Jeux olympiques de Paris- 2024.
« Les crimes commis le 17 octobre 1961 sous l’autorité de Maurice Papon (Ndlr- Préfet de police de Paris) étaient inexcu- sables pour la République », indiquait le Président français Emmanuel Macron en 2021. Depuis, plus rien. Et cela, soixante- trois ans après cette répression sanglante qui a coûté la vie à des centaines d’Algériens tués et jetés dans la Seine, alors qu’ils étaient venus manifester pacifiquement pour l’indépendance du pays. La délégation algérienne leur a rendu un émouvant hommage.

Un massacre immortalisé par un cliché pris sur un pont de la Seine par Jean Texier pour le journal L’Humanité, sur lequel on pouvait lire « Ici on noie les Algériens ». Vendredi soir, la parade nautique (sur la Seine) de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris- 2024, à peine lancée ; la délégation algérienne placée en sixième position (selon l’ordre alphabétique après la Grèce et les Réfugiés), enfile déjà sa première médaille. Celle de la mémoire, de la reconnaissance éternelle à ces centaines de Chouhada dont certains étaient retrouvés les pieds et mains liés.

Une vidéo est devenue virale. Dans le bateau qui remontait la Seine, un membre de la délégation algérienne, Yacine Arab, a récité la Fatiha et a déclaré que : « Ce geste est un hommage aux martyrs du 17 Octobre 1961. Vive l’Algérie, vive l’Algérie éternelle ! ». Tous les membres de la délégation lançaient alors des roses à l’endroit où la police coloniale avait balancé les corps des premières victimes algériennes. Un vibrant et douloureux hommage aux centaines d’Algériens morts à Paris cinq mois avant l’indépendance du pays. Une première médaille contre l’oubli, la banalisation du fait colonial et pour la Liberté.
– NAZIM BESSOL